Samir Handanovic, le gardien masqué

Aujourd’hui, Main Opposée vous propose de découvrir un des gardiens de but les plus sous-côtés de sa génération. Il s’agit ni plus ni moins du Slovène Samir Handanovic. Un colosse d’1m93 pour 91 kg né en 1984 dans la capitale Ljubljana.

Handa-Day

16 janvier 2016, Handanovic va entrer dans le cercle très fermé des gardiens qui font un buzz planétaire grâce à une performance exceptionnelle. Après Ochoa à la Coupe du monde 2014 contre le Brésil et De Gea suite à un match d’anthologie face à Everton, voici le désormais célèbre BATMANOVIC. Le portier au style atypique – il porte très souvent une casquette – va se jeter vers l’avant au niveau de la hanche de l’attaquant de l’Atalanta Bergame pour contrer sa frappe à bout portant.

Voir l’arrêt ici

Handanovic : un style atypique

Samir est un gardien à la technique très classique mais également très sûre. Il cherche constamment à gagner du terrain sur le ballon, s’attachant surtout à couper les trajectoires. Il est très vif et surtout particulièrement coordonné malgré son imposant gabarit. Autant vous prévenir dès à présent, Handanovic n’est pas à proprement parler un gardien moderne. S’il peut compter sur une grosse puissance dans son jeu au pied, on peut difficilement le considérer comme un premier relanceur. Il quitte peu sa ligne de but sur les ballons et ne déserte que très rarement sa surface pour soulager dans le dos de sa défense. En revanche, on parle d’une référence sur sa ligne ou dans ses sorties dans les pieds, une technique qu’il cultive depuis longtemps alors que la mode actuelle pour les duels consiste davantage à sortir comme un gardien de hockey sur glace en faisant la « croix ».

Si Handanovic n’est pas extrêmement reconnu hors des frontières italiennes, il en est en partie responsable. Sans parler de son style ou son look, le portier Intériste est quelqu’un d’assez désagréable et cela même avec ses propres partenaires. Il est froid, travaille énormément à l’entrainement se focalisant uniquement sur ses performances et garde une espèce de masque quel que soit le résultat ou la qualité de sa prestation. Voir ses entrainements spécifiques ici :

Il ne délivre d’ailleurs que très peu d’interviews et ne contribue donc pas à accentuer sa notoriété. Mais le personnage semble préférer la construire sur le rectangle vert.

Une ascension crescendo

L’international Slovène est formé au NK Domzale où il évolue une saison en tant que professionnel en 2003/2004. 7 matchs de bonne facture à Domzale et un prêt salvateur de 11 matches en D2 vont lui permettre d’être sélectionné en Espoir, mais surtout lui ouvrir les portes du fameux pays frontalier : l’Italie. Pendant huit ans, de 2004 à 2012, Handanovic portera les couleurs de l’Udinese. De 20 à 23 ans, il enchaînera les prêts dans les divisions inférieures italiennes afin de s’acclimater et de poursuivre sa progression en continuant à être titularisé (notamment en 2006/2007 à Rimini). Son retour va être très concluant, remplaçant Morgan De Sanctis parti à Séville (aujourd’hui à l’AS Roma), il s’imposera immédiatement comme le titulaire indiscutable. Comme tout jeune gardien, il ne sera pas un modèle de régularité mais sa confiance en lui et sa soif de travail vont lui faire gommer ce défaut. 209 matches plus tard et une saison 2010/2011 fantastique au cours de laquelle il contribuera énormément à la qualification du club Frioul pour les barrages de la Ligue des champions, l’Inter de Milan s’offre Samir Handanovic pour 11 millions d’euros et très vite, “Handa” va répondre aux attentes placées en lui. Dans un club de l’Inter qui n’a plus la qualité d’antan, Samir Handanovic devient un élément incontournable du onze nerazzurri. Jusqu’à la consécration en cette année 2015 durant laquelle le Slovène est tout simplement époustouflant, rapportant déjà à la mi-saison une bonne dizaine de points. Dont ces fameux 3 points du 16 janvier 2016.

Un parcours en dents de scie en sélection

En parallèle de sa riche carrière dans le Calcio, le numéro 1 de l’Internazionale connaît un parcours remarquable avec sa sélection. En dix ans, il compte 81 sélections sous la tunique Slovène et a surtout disputé la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Il n’y avait d’ailleurs pas particulièrement brillé, n’étant pas décisif contre les Etats-Unis ce qui coûta une qualification pour les huitièmes aux Slovènes. Cette même sélection peut d’ailleurs s’appuyer sur plusieurs jeunes gardiens de très haut niveau et tout laisse à penser que l’avenir à ce poste est plus qu’assuré. En effet, Vid Belec (prêté par l’Inter à Carpi) se révèle cette saison ce qui n’est pas sans rappeler le parcours du colosse. Et on pense aussi évidemment à notre petit chouchou chez Main Opposée, encore une fois un gardien discret et efficace, Jan Oblak que l’on espère vous présenter un jour.

Et voilà qui devient une habitude, on vous donne le modèle de gant avec lequel joue Samir Handanovic, un gant SMU de chez Uhlsport le supergrip en fingersurround. Il s’agit d’un rollfinger en coutures négatives. Un « Special make up » courant chez le fournisseur allemand.

Antoine Garcia

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