Il y a quelques mois à peine, avait lieu à Annecy la première édition de l’Ultimate Keepers Tour – Le duel des Gardiens, un tournoi unique en France 100% dédié aux portiers. Au terme d’un tournoi âprement disputé sous les yeux de Joël Bats et autres personnalités du monde du football, Tom Vasse, alors âgé de 13 ans seulement, s’est imposé dans la catégorie U15. Pour Main Opposée et en compagnie de son père Franck Vasse, il revient sur cette incroyable journée qui l’a vu soulever le trophée tant convoité, avant d’évoquer sa passion pour le poste et son parcours en France comme à l’étranger. À jamais le premier à remporter l’UKT. Entretien.
MO : Bonjour Tom, tu es le grand vainqueur de la première édition de l’Ultimate Keepers Tour organisé par l’académie Gardien de But Développement, catégorie U15. Peux-tu nous raconter cette journée ?
Tom VASSE : C’était un tournoi très sympa. De tous les tournois que j’ai pu disputer, c’est de loin mon préféré. J’ai adoré le concept ! J’avais déjà pris part à ce type de duels lors de séances spécifiques à l’entrainement, mais jamais sous forme de tournoi. C’était vraiment une superbe journée. Les participants étaient tous d’un très bon niveau et, malgré la compétition, il y avait une très belle ambiance entre nous, un vrai respect.
MO : Tu faisais partie des plus jeunes participants au tournoi. Cela n’a pas été trop difficile pour toi d’affronter des gardiens plus âgés, certains ayant jusqu’à deux ans de plus que toi ?
TV : C’est vrai que cela a été compliqué, surtout en début de journée, il a fallu s’adapter. Mais à partir des quarts de finale, au fur et à mesure que le tournoi avançait, j’ai changé. J’ai tout changé.
MO : C’est-à-dire ? Tu es passé en mode compétition ?
TV : Voilà c’est ça, en mode guerrier.
MO : En finale, tu t’imposes aux tirs au but. Je crois savoir que c’est un exercice que tu apprécies particulièrement et qui te réussit plutôt bien…
TV : Je ne peux pas dire qu’ils me réussissent car le facteur chance rentre souvent en compte. Après bien sûr, si tu pars du bon côté, le reste c’est à toi de jouer, mais c’est vrai que c’est un exercice que j’aime bien.
MO : Comment avais-tu entendu parler de l’Ultimate Keepers Tour ?
TV : Ce n’est pas moi mais mon père qui l’a vu le premier. Du coup, il m’en a parlé et on a décidé de m’inscrire.
Franck VASSE : C’est via les réseaux sociaux que nous avons découvert l’UKT, tout simplement. J’ai vu l’annonce passer en me baladant sur Facebook, ça avait l’air sympa. J’ai pensé que cela pourrait intéresser Tom et je me suis dit pourquoi pas… C’était la fin de saison donc l’idée était de prendre du plaisir pour bien finir l’année, mais également de découvrir le concept novateur de ce tournoi. Comme disait Tom, ce sont des exercices qu’ils ont l’habitude de pratiquer en fin de séance spécifique donc il connaissait le principe, mais il n’avait jamais eu l’occasion de le faire en tournoi puisque le concept n’existait pas encore en France.
MO : C’était une grande première en France, mais cela existe également au Portugal ou encore en Espagne, pays où vous avez vécu plusieurs années. Vous n’aviez jamais eu l’occasion de voir une telle compétition ?
FV : Non, jamais. Tom était plus jeune à cette époque donc il n’y avait pas forcément de compétition de ce type adaptée pour son âge, mais même en dehors de sa catégorie, nous n’avions jamais vu cela malgré le fait d’avoir vécu à Alicante et Barcelone, qui sont pourtant deux villes de football.
MO : Tom, tu as donc connu le football en Espagne, ainsi qu’en France. Peux-tu nous parler des différences entre ces deux cultures du football, que ce soit dans la pratique en général ou au niveau des entrainements de gardiens ?
TV : Déjà, j’ai trouvé qu’il y avait plus de compétition en Espagne, qu’on était plongé dedans dès le plus jeune âge. En ce qui concerne les spécifiques, je ne me souviens pas trop en avoir fait en Espagne où on travaille surtout l’aspect technique.
MO : Ton père et ton grand-père ont été gardiens avant toi. Est-ce que c’est de là que te vient ta passion pour le poste ? Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le rôle de gardien de but ?
TV : Oui, sans hésitation. C’est grâce à eux deux que j’ai décidé de devenir gardien de but. Je sais que le poste n’est pas simple mais, que ce soit la responsabilité qui incombe au gardien, le côté décisif ou autre chose, il n’y a pas un aspect qui me plaise plus qu’un autre : tout me plaît dans le rôle du gardien.
MO : Peux-tu nous parler de ton parcours ?
TV : J’ai commencé dans un club en Normandie, le FC Neste, puis je suis parti en Espagne où j’ai fait deux clubs (Alicante et Peña Barcelona). Après cela, nous sommes rentrés en France et en Normandie où j’ai joué à Thiberville, puis à Gap à la suite d’un nouveau déménagement, puis Montiers, à l’ES Tarentaise, Nivolet et cette saison, j’ai été recruté par Grenoble mais j’ai préféré rejoindre Le Puy.
MO : Tu es également le gardien de l’équipe régionale de Savoie…
TV : Oui, j’ai joué 2-3 matchs avec l’équipe U14. Les matchs de compétition ne commencent normalement qu’en U15, mais ils avaient mis en place des rencontres sans compétition pour les U14 la saison dernière et j’ai pu en profiter.
MO : Tu aimes le poste de gardien au point de vouloir aller le plus haut possible ?
TV : Oui ! Après, comme mon père me l’a toujours dit, c’est très compliqué et je n’y arriverai probablement pas, mais ce qu’il me faut, c’est tenter d’atteindre MON meilleur niveau, le meilleur niveau que je puisse atteindre, et surtout prendre du plaisir.
MO : Qui est ton gardien préféré ?
TV : Anthony Lopes, même si je supporte plutôt l’Olympique de Marseille. Je ne suis pas un grand fan de l’OL, mais cela ne m’empêche pas d’aimer Anthony Lopes et son style.
MO : Tu l’as peut-être vu au bord des terrains de l’UKT, il y avait dans le public un certain Joël Bats. Tu sais qui c’est ?
TV : Oui, c’est l’ancien gardien de l’équipe de France.
MO : Et c’est également lui qui a formé Anthony Lopes…
TV : Ah bah ça je ne le savais pas !
MO : Il y avait également plein d’autres personnalités autour du terrain comme Méline Gérard, gardienne de but du Real Madrid, Karima Taïeb de Manchester City (qui a depuis signé à l’OM), Jean-Yves Hours, l’entraîneur des gardiens de Montpellier, Thierry Barnerat, instructeur FIFA, etc… Pas trop compliqué d’évoluer devant de telles personnalités ?
TV : Je dois vous avouer que lorsque je joue un match, je ne m’occupe pas du monde autour, donc cela ne m’a pas influencé. Je ne m’occupe que de moi en fait, ou plutôt de mon équipe et moi.
MO : Franck, vous nous disiez que vous avez inscrit votre fils purement par plaisir et finalement, il remporte le trophée. Voir son fils remporter un tel tournoi, ça n’a pas dû vous laisser indifférent…
FV : Forcément, par la force des choses, ça fait plaisir je ne vais pas vous mentir, mais il est vrai que lorsque nous l’avons inscrit, en aucun cas nous nous sommes dit qu’il allait remporter le tournoi. Ce n’était pas l’objectif à la base. Mais je connais bien Tom, et comme il le disait, pendant les matchs de qualification il a joué son jeu, il a eu des hauts et des bas, mais quand les matchs à élimination directe ont commencé, il s’est mis en mode compétiteur et il adore ça. Il a ça depuis l’Espagne. Dès qu’il y a des matchs à pression, de la tension, il adore ça. Tant mieux qu’il le gère comme ça d’ailleurs, c’est top, je ne pense pas que je gérais aussi bien à son âge. Il arrive à se transcender dès qu’il y a de l’enjeu alors quand je l’ai vu jouer lors des quarts de finale, je me suis dit « Tiens, il va peut-être aller au bout », et c’est ce qu’il a fait.
MO : Avez-vous une anecdote à nous confier au sujet de Tom ?
FV : Il y a des anecdotes qui restent entre lui et moi, mais Tom a la chance d’avoir dans sa chambre pas mal de trophées de meilleurs gardiens remportés lors de différents tournois.
L’année dernière, il a fait trois tournois, trois tournois durant lesquels il a été élu meilleur gardien et lors du 2e tournoi, il regarde le trophée et me dit : « Papa, celui-ci ce soir, je le ramène à la maison ». Je lui ai répondu : « c’est ça… tu l’as déjà gagné au dernier tournoi, c’est bon ça va aller… », et Tom de me répondre « OK, donc si je gagne le trophée, tu m’achètes la PS5 ». Je n’étais pas très inquiet parce que deux fois d’affilée quand même… et il a remporté le trophée ! Donc forcément le soir, il me dit « Papa, la PS5… ». Je lui ai répondu que c’était à froid mais que s’il remportait le trophée de meilleur gardien lors du tournoi qu’il jouait la semaine suivante avec son nouveau club, cette fois, il aurait sa PS5. Et la semaine d’après, il a remporté le trophée de meilleur gardien ! Donc je lui ai acheté la PlayStation…
MO : Et à l’occasion de l’UKT ? Y a-t-il eu un nouveau défi “père-fils” ?
FV : Avant de venir à Annecy, comme il m’avait dit qu’il aimerait avoir une GoPro lorsqu’il fait ses descentes en VTT, je lui ai dit que je la lui offrirai pour son anniversaire s’il remportait l’Ultimate Keepers Tour. Évidemment, première chose qu’il a faite après avoir remporté l’UKT : « Papa, la GoPro… » [rires] Donc là je suis bon pour aller l’acheter, mais je vais réfléchir à deux fois maintenant avant de lui lancer des défis ! [rires] Évidemment il n’a pas gagné le tournoi pour ça, mais l’anecdote est plutôt sympa et il a pris énormément de plaisir à participer à l’UKT.
MO : Tom, as-tu un message à adresser aux organisateurs du tournoi ?
TV : Je voulais le faire au micro durant la cérémonie de remise des trophées, mais je n’avais pas osé. Je voulais remercier tous les bénévoles et toutes les personnes qui ont été là pour aider à ce que le tournoi se passe bien, et il s’est très bien déroulé. Un grand merci à eux.
MO : Tu reviendras défendre ton titre lors de la prochaine édition de l’Ultimate Keepers Tour ?
TV : Ah oui !! S’il y a une nouvelle édition, j’y retourne directement !