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23 December 2023


Les images de la joie des joueurs de Revel, lundi 11 décembre, lors du tirage au sort des 32e de finale de la Coupe de France ont fait le tour du monde. Les Haut-Garonnais, pensionnaires de R1, recevront le PSG et ses stars dimanche 7 janvier. Cyril Garcia, gardien et capitaine de cette équipe, livre, pour Main Opposée, ses impressions sur le parcours des siens et ses attentes avant ce match de gala. 

Main Opposée : Salut Cyril, qu’est-ce que tu ressens après cette qualification et ce tirage au sort ?

Cyril Garcia : La première émotion, c’était la joie samedi après la séance de tirs au but et la qualification. On savait qu’on avait notre carte à jouer contre Blagnac, ce n’est pas impossible de gagner contre une N3, surtout qu’on est sur une bonne dynamique et qu’on n’a plus perdu à domicile depuis septembre 2022. On fait un super match, bien aidé par le public venu nombreux, on s’est senti poussés et soutenus et ça nous a donné de la force sur la fin de match quand c’était plus compliqué dans les 10 dernières minutes. Et puis après, l’émotion de lundi, c’est indescriptible.

MO : Vous étiez réunis pour ce tirage au sort et les images de votre réaction ont fait le tour du monde…

CG : La vidéo fait le buzz, c’est même passé sur Sky Sports, sur la BBC, ça dépasse nos frontières, c’est incroyable ce qu’il se passe. On savait qu’il y allait avoir des poules au tirage, on s’était d’ailleurs dit qu’on serait plus avec la Gironde, donc c’était déjà une surprise de voir le PSG dans notre poule. Une fois qu’on a vu ça, on a commencé à se dire “et si c’était le PSG”, mais il faudrait vraiment avoir beaucoup de chance pour tomber sur eux, on y croyait sans y croire et puis le moment est arrivé. Je pense que la vidéo est exceptionnelle, ça doit faire 150 fois que je la regarde et j’ai toujours les mêmes émotions.

MO : Pour en arriver là, vous avez dû batailler et gagner 7 rencontres, plus que ce qu’il a fallu à Toulouse l’an dernier pour soulever le trophée ! Comment s’est déroulée cette épopée ?

CG : Le premier match que l’on joue, au second tour, c’est chez une D2, le TF Compans Caffarelli, un club de quartier de Toulouse. Personnellement, j’avais des petites douleurs et on avait fait le choix de faire tourner l’effectif, tout en respectant l’adversaire, mais on pensait que c’était un match où on pouvait faire souffler quelques joueurs cadres. Finalement, Compans nous a mis à mal pendant à peu près 70 minutes en menant notamment 2-1 à 20 minutes de la fin, mais l’entrée de joueurs cadres nous permet de retourner la situation (victoire 4-3, NDLR). Le parcours a donc failli s’arrêter début septembre.

Cyril Garcia, brassard de capitaine vissé au bras.

On enchaîne avec Auzielle Lauzerville, un autre club de niveau départemental (D3), match qu’on prend au sérieux et qu’on gagne, avant de se déplacer au fin fond de l’Aveyron avec un match pas évident (1-0 contre le Saint-Affricain (R3), NDLR). À ce moment-là, on ne s’imagine rien, on joue les tours les uns après les autres sans se projeter. Derrière, nouveau déplacement compliqué dans les Pyrénées-Orientales à Rivesaltes (R3) près de Perpignan où ce sont toujours des contextes particuliers. On ressort de ce match avec beaucoup de force parce que l’ambiance était un peu hostile, dans le respect, mais on a été reçus comme des adversaires.

MO : Il faut finalement attendre le 6e tour pour que vous jouiez enfin à la maison…

CG : Oui, on prend enfin un tirage au sort à la maison, contre l’Atlas Paillade, club de notre niveau en R1, mais d’une autre poule. Et là, on commence à se prendre au jeu parce qu’on gagne 1-0 à la 93e sur un cafouillage dans leur surface et ce jour-là, il commençait à y avoir un peu de monde au stade. Il s’est déclenché quelque chose lors de ce match parce qu’il y a eu une ferveur avec le public, il y a eu une émotion qu’on ne vit pas en championnat.

Il y a eu vraiment un déclic.

MO : Après cette première à domicile, vous tirez Guérande (R3), un club inférieur sur le papier, mais à 720 kilomètres de route. Comment vous gérer ce déplacement dont vous n’avez pas l’habitude ?

CG : Le contexte était particulier, il a fallu qu’on pose tous un jour de congé pour partir le vendredi. Comme c’était le début des dotations de la Fédération, on s’était mis d’accord avec le Président pour que ça serve à ce que les joueurs soient dans les meilleures conditions pour aller jouer à Guérande, parce qu’on avait un coup à jouer. On est partis la veille dans un grand bus et on a roulé toute la journée avant d’arriver à l’hôtel pour pouvoir se reposer.
Le matin du match on est allé visiter le terrain de Saint-André (lieu du match à 10 kilomètres de Guérande, NDLR), on a mangé, puis on est allé se reposer avant le match. On a su tenir bon quand Guérande a eu plusieurs occasions à 0-0 et on marque à l’heure de jeu avant de plier le match en un quart d’heure avec trois buts. On est partis à 21h de là-bas et on a fait la fête jusqu’à 3h30 du matin dans le bus [rires]. Le message qu’on s’était tous dit avant c’est qu’il fallait qu’on gagne pour ce retour, parce que si on avait fait 10 heures de bus après une défaite et une élimination contre une R3 ça aurait extrêmement long.

MO : Place alors au 8e tour, face à Blagnac, match dans lequel vous menez rapidement avant de vous faire rejoindre. Comment abordes-tu la séance de tirs au but ?

CG : J’ai toujours eu un bon feeling avec les penalties, alors que je n’en arrête jamais un à l’entraînement ! En début de saison, on a fait un match amical contre Trèbes, une équipe de Régionale 2 et comme c’était avant un tour de Coupe de France, on s’est dit qu’on allait finir par une séance de tirs au but pour s’amuser : j’arrête les 4.

Là, j’ai joué à l’intox avec mes coéquipiers pour les mettre en confiance en leur disant “Mettez vos penalties, ne vous inquiétez pas je vais faire le job et je vais en arrêter”.

J’ai gagné le tirage au sort donc on a démarré, leur deuxième tireur fait barre alors que j’étais parti à l’opposé et j’arrête le troisième donc on est à 3-1 avec deux balles de match. Malheureusement, notre quatrième tireur nous a mis un peu de suspense parce que le gardien adverse fait un super arrêt. Et là, le joueur qui arrive pour Blagnac, c’est un ami avec qui j’ai joué pendant 4 ans à Castanet en N3. Quand je le vois arriver, je me dis que souvent à l’entraînement il me mettait des panenkas et je me demande s’il va le faire mais je me dis que non, vu le contexte. Il est droitier et je me dis qu’il va fermer le pied et assurer. Je pars à droite, il me met une panenka [rires]. Il m’a écrit après le match pour me féliciter de la qualification.

MO : Cadeau de Noël avant l’heure, le tirage au sort vous a offert le PSG en 32e de finale. Quel sentiment prédomine chez toi, l’excitation ou la peur de l’humiliation ?

CG : Le sentiment qui prédomine c’est l’excitation, on est encore dans l’euphorie du tirage. Va arriver le moment où on va vraiment se pencher sur le PSG et là, je pense qu’il n’y aura pas de peur. Je me rappelle avoir regardé Pays de Cassel (R1) en prendre sept l’année dernière et on ne se dit pas que le gardien est nul, mais on se dit aussi qu’on n’aimerait pas être à sa place parce que ça doit être dur de gérer ça. Là, je sais que quand je vais réaliser, je vais regarder des vidéos de Kylian Mbappé, mais je ne suis pas sûr que ça change grand-chose. Arrivé devant toi, il est capable de te faire tout et n’importe quoi.

MO : Vous avez prévu une préparation spécifique ? 

CG : On a commencé à en parler avec le staff. On maintient la semaine de repos qu’on avait prévue, parce qu’avec ce parcours en coupe et le championnat, on a joué tous les week-ends. On va ré-échanger avec eux, habituellement on est sur deux séances d’entraînement par semaine le mardi et le jeudi et on pense rester sur ça. On a aussi une séance en salle de prévue entre Noël et le jour de l’an. Le mot d’ordre, c’est de rester comme on est. Pour l’instant on fait un super début de saison en respectant certaines habitudes, donc on ne va pas les changer.

MO : Le PSG aura joué 4 jours avant en Trophée des Champions, est-ce que vous avez peur qu’ils fassent tourner ou ça rendrait l’exploit plus abordable ?

Pour l’instant, on espère vraiment qu’il y ait toutes les stars. Des signaux nous font espérer qu’ils soient au complet. J’ai regardé une interview de Luis Enrique qui dit que ça lui arrive rarement de faire des impasses sur des matchs, il préfère mettre les meilleurs. Concernant Mbappé, il veut affoler les records, il avait d’ailleurs joué contre Pays de Cassel l’an dernier et ça lui permet de gonfler ses stats, donc j’espère qu’il sera encore dans cet état d’esprit-là.

Les pénos de MO

Cyril Garcia US Revel Coupe de France Football Gardien de but

MO : Ton idole ?

CG : Steve Mandanda

MO : Le meilleur gardien du monde actuellement ?

CG : Thibaut Courtois, mais il est blessé cette saison.

MO : Le plus bel arrêt que tu as réalisé ? 

CG : Le dernier tir au but en finale de Coupe du Midi avec Castres quand j’avais 20 ans qui nous offre le titre, c’étaient mes premières grandes émotions en Seniors.

MO : Ton pire souvenir en tant que footballeur ?

CG : Quand le rêve de Luzenac se brise, le fait de signer professionnel et de se retrouver quelques semaines après au chômage.

MO : Et le meilleur ? 

CG : Un mélange de la montée en Ligue 2 avec Luzenac et de ce que je vis actuellement.

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