Mots pour MO – Coupe de France : Aubin Picoreau (Roche VF, N3) : “J’ai découvert tardivement le poste”

À seulement 19 ans, Aubin Picoreau gardien de la Roche VF (Vendée) en National 3 vient de disputer son premier 32ème de finale de Coupe de France. Après avoir défait Montauban FCTG (Régionale 2) lors du tour précédent, les Vendéens, entraînés par l’ancien nantais Charles Devineau affronteront le Versailles FC en 16ème de finale, une première. Aubin revient sur le parcours historique de son club.

Main Opposée : Bonjour Aubin, quel est ton sentiment après cette qualification face à Montauban, une équipe de Régionale 2 ?

Aubin Picoreau : Personnellement c’était mon premier 32ème de finale puisque j’ai 19 ans. De fait, il y avait un peu d’appréhension mais aussi de l’adrénaline. On fait du foot pour rechercher ce genre de sensation et jouer de tels événements. Il y avait du monde à Montauban, le terrain était assez compliqué nous avons tout de même essayé de jouer notre jeu lors de la première période en se créant des occasions sans les concrétiser. En seconde période, nous avons eu du déchet technique tandis qu’ils (Montauban, ndlr) ont réussi à marquer sur leur seule occasion. Nous avons renversé la vapeur lors de la fin de match en marquant deux buts. C’est aussi ça la magie de la Coupe de France !

Après les 32ème de finale, tu vas découvrir les 16ème de la Coupe face à Versailles (Nationale 2). L’objectif, c’est les huitièmes ?

Oui, ça sera une première pour moi. Je vais aborder ce match comme je l’ai fait face à Montauban en restant concentré tout en ne changeant pas les habitudes. Le coach a prévu une semaine d’entraînement, on va rester rigoureux et chercher à faire l’exploit là-bas. Pourquoi pas ramener la qualification, ça serait beau pour la région et la ville.

Tu ne veux pas changer tes habitudes, mais le contexte n’est pas le même en coupe. En championnat lorsqu’il y a un match nul, il n’y a pas de séance de tirs au but par exemple. Est-ce que tu travaille les penaltys la semaine précédente ? Plus globalement comment se déroule une semaine de préparation avant un match de Coupe de France ?

Nous nous préparons plus ou moins comme une semaine de championnat où le coach nous fait monter en intensité au fil de la semaine. Les premiers jours ont fait des séances plus ludiques pour se remettre dedans. Le mercredi, on va travailler notre jeu en recherchant des combinaisons et le vendredi nous faisons des séances où nous prenons confiance. En général, je fais des séances de tirs au but le vendredi.

Les séances de tirs au but en Coupe de France rajoutent de l’adrénaline…

Oui bien sûr ! C’est comme un arrêt après un coup-franc ou une frappe, le penalty reste un duel entre le gardien et l’attaquant. A moi de mettre le plus d’arguments de mon côté pour arrêter les tirs au but.

A titre personnel, tu es revenu à la Roche VF en 2020, ton club de cœur…

[Il coupe] Je suis vendéen, né à la Roche-sur-Yon, j’ai fait mes premières classes à Landeronde puis je suis parti à la Roche VF en U-13. J’étais joueur de champ, j’ai découvert tardivement le poste de gardien de but…

Tu as commencé à quel âge dans les cages ?

J’étais en seconde donc j’ai débuté à 16 ans, donc ça fait trois-quatre ans que je suis gardien. C’est un concours de circonstances, le gardien de la génération du dessus s’était fait les croisés. Dans notre petit club, il y avait un gardien par catégorie donc ils n’avaient plus de gardien pour terminer la saison. Ils sont allés voir dans ma catégorie, mais notre gardien est resté car nous devions avoir des résultats. Le poste m’avait toujours attiré donc je me suis proposé pour finir la saison lors des six derniers mois. Le reste de la saison s’est très bien passé donc le coach m’a demandé si je voulais continuer. J’ai accepté et depuis je n’ai plus raccroché les gants. En 2018, je suis parti au centre de formation au Stade Brestois où j’ai vraiment beaucoup appris sportivement et humainement. Je suis revenu à la Roche VF en 2020.

J’imagine que cette aventure en Coupe de France avec la Roche VF est encore plus particulière pour toi par rapport à tes coéquipiers…

Faire cette aventure en Coupe de France avec la Roche, c’est vraiment quelque chose de beau ! Déjà, la Roche n’a pas forcément un palmarès très étoffé dans cette compétition (le club vendéen avait déjà atteint les 32ème lors de la saison 2013-2014 défaite face à Bastia Borgo, ndlr). “Rentrer dans l’histoire du club” à travers nos matchs en essayant d’aller le plus loin, c’est quelque chose qu’il faut faire perdurer le plus longtemps possible.

En N3 vous êtes deuxième (deux matchs de moins derrière Saumur) et invaincus. La Coupe de France vous permet de surfer sur cette dynamique ?

Oui cela nous aide à engranger de la confiance. L’objectif de notre saison reste la montée en National 2, nous l’avons tous en tête. Le parcours que nous faisons en Coupe de France c’est très bien et c’est très beau, mais il faut rester concentré sur ce championnat.

C’est quoi le programme pendant les fêtes ? Pas trop de chocolat et de bûches de Noël !

[Rires] Je vais rester simplement en famille, même pour le Nouvel An. Tout va vite reprendre, ne serait-ce que les entraînements, donc il faudra rester concentré et focalisé sur ces 16ème de finale. J’espère que j’en ferai d’autres dans ma jeune carrière. Ce sont des moments importants, d’autant plus quand on est gardien.

Photo de couverture : Facebook la Roche VF

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