Mots pour MO – Brice Maubleu : “On n’a pas l’habitude de jouer avec ces ballons qui flottaient vraiment beaucoup”

Quelques jours après le match aller des barrages Ligue 2 / National 1 disputé mardi, le portier du GF38, Brice Maubleu s’est livré sur sa saison et sur cette victoire aux forceps à 10 contre 11 en fin de seconde période.

Main opposée : Après être resté fidèle à Grenoble pendant plusieurs saisons malgré la relégation administrative, peux-tu nous expliquer ton choix de revenir à Grenoble après avoir rejoint Tours FC en Ligue 2, en 2012 ?

Brice Maubleu : C’était plus un choix sportif pour retrouver du temps de jeu parce qu’en deux saisons à Tours, je n’ai joué qu’une dizaine de matches. À la fin de ma deuxième saison où j’avais fini les 5 derniers matches qui s’étaient plutôt bien passés, Benjamin Leroy, qui était le titulaire à l’époque, n’était pas sur le départ. En plus, j’ai reçu une offre du GF38 par le coach Olivier Saragaglia que j’avais eu pendant ma formation, et le projet grenoblois m’a tout de suite plu.

MO : Cette saison, Grenoble termine meilleure défense de National 1 (23 buts encaissés en 32 matches, ndlr). Que penses-tu de la saison de ton équipe ?

BM : On a fait une bonne saison. On était déçu à la fin de notre dernier match (défaite 2-3 face à l’Entente SSG, ndlr) car on avait notre destin entre les mains. On n’avait plus qu’à faire un match nul pour monter, mais on n’a pas réussi. Depuis que je suis revenu à Grenoble, c’était ma quatrième saison pleine et je n’avais jamais pris 3 buts, mise à part contre Strasbourg en Coupe de France. C’était la première fois que je prenais 3 buts en championnat, donc une très très grosse frustration. En début de saison, on s’était dit que la meilleure défense monterait, qu’elle serait dans les deux premiers parce que c’est souvent ce qu’il se passe en National 1. On n’a pas la chance de monter en étant meilleure défense, parce qu’on a fini 15ème attaque je crois, sur 17 équipes (15ème attaque en effet, avec 33 buts marqués comme Rodez).

MO : Revenons à ce match aller de barrages. Quel est ton sentiment sur le but que tu as encaissé juste avant la mi-temps ? En direct, tu donnes le sentiment de perdre tes appuis à cause du terrain très humide et il y a fort à parier que si tu ne glisses pas sur ta reprise d’appuis, tu n’encaisses pas ce but. Qu’en penses-tu ?

BM : En effet, tu as bien vu. En tout cas, j’ai bien glissé sur la frappe. La frappe part flottante au départ, elle part sur mon côté droit, puis elle finit dans mon petit filet gauche. Donc ça, ce sont les ballons Uhlsport Ligue 2 qui sont très très légers. On a vu cette semaine à l’entraînement, on n’a pas l’habitude de jouer avec ces ballons qui flottaient vraiment beaucoup. Donc je commence à faire mon pas pour plonger sur mon côté droit. Quand le ballon change de trajectoire, je change mes appuis et quand j’essaie de pousser, j’ai mon appui qui glisse sur le terrain trempé, donc je ne peux pas envoyer ce que j’ai pour plonger et aller la chercher. Sinon, je suis quasi sûr que je la sors.

MO : Il y a eu plusieurs faits marquants pendant ce match aller avec notamment le penalty manqué par Arsène Elogo. Que se passe-t-il dans ta tête à ce moment-là ?

BM : Cette saison, je pense qu’on a failli battre le nombre de penalties manqués d’affilée le plus élevé. On en a loupé 6 d’affilée, donc au moment où Arsène a pris les choses en main, il en a enchaîné 3 ou 4 et là, c’était son premier penalty manqué de la saison. Donc je lui en voulais vraiment pas du tout et je savais que malgré ça, on allait continuer à pousser et qu’on pourrait quand même marquer un but. Je ne me suis pas affolé suite au penalty manqué.

MO : Et après le carton rouge de ce même Arsène Elogo ?

BM : Par rapport au carton rouge, je me suis dit que ça allait peut-être compliquer les choses parce qu’on était à égalité, le match se passait bien pour nous car Bourg Péronnas n’était pas dangereux. On avait quand même la maîtrise du jeu, et même si on ne se procurait pas non plus un grand nombre d’occasions, on avait quand même eu un penalty et des coups de pied arrêtés. Là, le carton rouge nous a fait jouer à 10 contre 11, mais on a eu des situations dans la saison où on était mené au score à 10 et on a réussi à mettre 3 buts, à enchaîner. Je ne me suis pas affolé, comme toute l’équipe. On savait qu’on pouvait le faire. Il fallait qu’on reste équilibré et notre point fort, c’est surtout les coups de pied arrêtés. On a mis plus de la moitié de nos buts sur coups de pied arrêtés, donc il y avait forcément un moment où on aurait pu marquer un but.

MO : Sur ta dernière sortie du match, tu sembles un peu tendu lorsque tu te retournes vers le joueur fautif, suite au petit coup de coude que tu prends lors de ton intervention. Dans quel état d’esprit te trouves-tu à ce moment-là ?

BM : Non, je n’étais pas du tout tendu, parce que sur ce genre de ballon, j’en ai l’habitude en National. Il y en a pas mal, en CFA aussi. C’est des ballons de fin de match qui arrivent dans la boîte et souvent, nous les gardiens, on est sur le ballon, mais vu le contexte du match, ce sont les dernières actions en général. Les arbitres, ça leur arrive de ne pas siffler dès qu’un joueur vous rentre dedans, donc si on gueule pas un peu et qu’on dit rien, les arbitres peuvent ne pas siffler. Mais là, il m’avait quand même mis un coup de coude dans le visage et il m’avait bien gêné au niveau des bras pour dégager le ballon, donc l’arbitre avait vu et a sifflé logiquement.

Main Opposée remercie Brice Maubleu pour le temps qu’il nous a accordé et lui souhaite bon courage pour ce match retour de barrages dimanche à 18h, ainsi que pour le reste de sa carrière sportive.

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Photo de couverture : grenoblefoot.info

Brice Maubleu, Grenoble Foot 38, ligue 2, National 1