Elle est de retour ! Quatre mois depuis le sacre de Thibaut Courtois et du Real Madrid sur la pelouse du Stade de France, à Saint Denis. Quatre mois d’une longue attente rythmée par les aléas du mercato d’été et les ambitions annoncées des prétendants au précieux trophée. Quatre mois qui s’achèvent enfin alors que revient sur les terrains cette douce musique aux accents européens, cet hymne qui lui va si bien alors que pour une saison de plus se relance l’intrigue : qui remportera la Champions League ? Quels portiers verrons-nous briller et emmener leurs coéquipiers vers les sommets ? Tour d’horizon de ces hommes de l’ombre qui, gantés et aux mains d’or, tenteront cette année encore, d’éclabousser de leur talent les pelouses du Vieux Continent.
COURTOIS, ROI D’EUROPE ENCORE UNE FOIS ?
Auteur d’une campagne européenne stratosphérique la saison passée, Thibaut Courtois a enfin pu soulever cette Coupe aux Grandes Oreilles qui manquait à son palmarès. Paris, Chelsea, City et Liverpool, ils ont tous succombé aux charmes du gardien belge, comme si un marabout les avait envoûtés et voués à l’échec face à celui qui, sauf immense surprise de dernière minute, recevra d’ici peu le trophée Yachine pour l’ensemble de son œuvre dans les buts du Real Madrid l’année passée. Peut-il rééditer le même type de performances ? À n’en pas douter au vu du début de saison du natif de Brée, toujours aussi décisif sur sa ligne et toujours aussi à l’aise balle aux pieds. Tout simplement le meilleur actuellement, aussi bien tactiquement que techniquement comme dirait Didier Deschamps. Première étape pour le portier Belge et ses coéquipiers : Glasgow, lieu du 9e sacre de La Casa Blanca.
DONNARUMMA, LA FIN DU « À TOI, À MOI » ?
Navas était annoncé sur le départ, finalement il n’en sera rien et le Paris Saint Germain repart en quête du précieux trophée qui le fait rêver depuis tant d’années avec la même doublette que la saison passée. Le transfert du gardien costaricien vers Naples a en effet capoté au dernier moment suite à un désaccord salarial de 500.000 euros que le club champion de France n’a pas souhaité compenser.
Cependant, si Navas et Donnarumma se partageaient le travail bon gré mal gré durant l’ère Pochettino, les choses semblent claires cette année et l’international italien devrait être seul maître à bord du char à voile parisien. Avec seulement 5 matchs de Ligue des Champions disputés en carrière, le meilleur joueur et meilleur gardien de l’Euro 2020 que la vox populi avait pointé du doigt l’année passée face au Real Madrid aura donc le loisir de démontrer toute l’étendue de son talent sur le Vieux Continent, à commencer dès ce mardi soir sur la pelouse du Parc des Princes face à un adversaire italien, la Juventus de Turin.
EDERSON, DU GUINNESS AU CHAMPAGNE ?
Détenteur du record du monde du plus long dégagement au pied depuis le 11 mai 2018 (75.35m) – de quoi régaler son néo-coéquipier Erling Haaland – le portier brésilien de Manchester City est toujours à la recherche de son premier trophée continental avec les SkyBlues de Pep Guardiola. Souvent placé, jamais gagnant, il y a fort à parier qu’Ederson troquerait volontiers son Guinness Book des Records pour rejoindre Dida et Alisson dans la liste des portiers Auriverde au palmarès du précieux trophée. Premier défi : le FC Séville et son gardien marocain Yassine Bounou, bien décidés à ne pas se contenter du rôle de victime expiatoire que bon nombre semble vouloir leur attribuer.
ALISSON, OBJECTIF ISTANBUL ?
Comme Courtois, Alisson Becker connait les joies de la victoire et les affres de la défaite en finale. Vainqueur de la Ligue des Champions en 2019, il a dû se résoudre à regarder Thibaut soulever le trophée tant convoité en mai dernier. S’il ambitionne de remporter un second trophée, comme Dida avant lui, Alisson devra d’abord s’employer lors du premier volet de cette nouvelle quête vers les sommets : le stade San Paolo de Naples et son ambiance de légende.
Au coude à coude avec son compatriote Ederson dans la course à la place de numéro 1 brésilien dans l’optique de la Coupe du Monde au Qatar cet hiver, le portier auriverde aura sûrement à cœur de bien figurer et d’enfin lancer la saison tout comme celle de ses coéquipiers, le club liverpuldien éprouvant quelques difficultés à lancer sa saison, comme en témoignent ses résultats en Premier League cette saison (2 victoires, 3 nuls et 1 défaite). Alors que la finale de la Ligue des Champions aura lieu à Istanbul dans le stade où les Reds étaient sortis vainqueurs du Milan AC au prix d’une remontada d’exception lors de la 50e édition, nul doute qu’Alisson a coché la date du 10 juin dans son calendrier.
MENDY, UNE ERREUR TOMBÉE DANS L’OUBLI ?
Après une saison perturbée par la cession du club en raison de la guerre en Ukraine et des dispositions européennes prises à l’encontre de la Russie et de ses oligarques, Chelsea et Mendy n’ont pu s’exprimer comme il l’aurait souhaité l’année passée. Éliminés en quart de finale de la compétition au terme d’un match retour exceptionnel face au Real Madrid, ils ne restaient aux Blues que leurs yeux pour pleurer en revoyant le match aller et l’erreur d’Edouard Mendy, celle-là même qui au final les aura condamnés.
Vainqueur de la compétition en 2021, mais également de la Supercoupe d’Europe, du Mondial des Clubs et la CAN, le natif de Montivilliers tâchera de prouver dès ce mardi après-midi que cette erreur n’était qu’un accident. Premiers de cordée dans cette nouvelle édition, ils seront opposés mardi en fin d’après-midi aux croates du Dinamo Zagreb. Un adversaire à la portée des coéquipiers de Mendy, seul gardien du Top 10 de Premier League à présenter une différence de buts négative en ce début de championnat.
NEUER, JAMAIS DEUX SANS TROIS ?
Est-il encore nécessaire de présenter Manuel Neuer ? Déjà vainqueur de deux Ligues des Champions (2013 et 2020), le portier allemand au palmarès plus long que les bras de Sepp Maier se verrait bien soulever une 3e fois la Coupe aux Grandes Oreilles avant la fin de sa carrière. Véritable référence du poste de gardien de but, grand artisan de l’évolution du poste, il devra faire état de toute sa panoplie pour résister aux assauts de l’Inter Milan dans ce premier choc du « groupe de la mort », groupe dans lequel s’est aussi invité le FC Barcelone de Ter Stegen. Une vraie guerre des étoiles en perspective dans les filets de ce groupe C.
TER STEGEN, GARDIEN DU RENOUVEAU BLAUGRANA ?
On l’oublie fréquemment au profit de son ainé Manuel Neuer mais pour ceux qui en doutaient encore, Marc-André Ter Stegen fait bel et bien partie de la crème des portiers. Dernier rempart du FC Barcelone depuis 2014-2015, il possède déjà une Ligue des Champions dans sa vitrine à trophées personnelle (2015).
Gardien d’une équipe Blaugrana en pleine mutation après l’arrivée de Xavi au poste d’entraineur, Ter Stegen enchaine les clean sheet depuis le début de saison. En quatre matchs de Liga, le natif de Mönchengladbach s’en est offert 3 sans encaisser de but. Ce ne sont bien sûr que des chiffres, mais la confiance accumulée durant ce début de saison ne peut que lui être bénéfique à l’heure d’entamer la reconquête du continent que souhaitent si ardemment les catalans.
OBLAK, LE MATELAS SECURITE DE SIMEONE ?
Finaliste de la Ligue des Champions en 2016, Jan Oblak entame sa 9e saison dans les buts de l’Atlético de Madrid. Valeur sûre des Colchoneros et du poste depuis des années, le portier slovène rêve de soulever le précieux trophée, lui qui a déjà glané un titre en Europa League et remporté la Supercoupe d’Europe. Sobre, discret mais terriblement efficace, le natif de Skofja Loka sera une fois encore et à coup sûr l’une des animations de cette édition de la Ligue des Champions.
LLORIS, UN CONTE DE FÉE ?
Finaliste de la compétition en 2019 (défaite face à Liverpool 2-0), Hugo Lloris se verrait bien à nouveau jouer les trouble-fêtes dans cette édition de la Ligue des Champions. A 35 ans, le capitaine de Tottenham et de l’équipe de France s’apprête à disputer face à l’Olympique de Marseille son 65e match dans la reine des compétitions européennes.
Outsider de la compétition, le groupe d’Antonio Conte pourra compter sur l’expérience du Boss des Bleus, véritable référence du poste, pour éviter les pièges d’un premier tour à la portée du club anglais et qui sait, pourquoi ne pas rêver à un nouveau conte de fée ?
MAIGNAN, LA DOLCE VITA ?
Arrivé à Milan l’été dernier, Magic Mike n’en finit plus d’impressionner les supporters Rossoneri. Le gardien français enchaine les performances de bonne facture et a vite fait oublier le départ de Gianluigi Donnarumma, parti libre rejoindre les rangs du PSG, club formateur de Maignan.
Champion d’Italie en mai dernier, le numéro 2 dans la hiérarchie des portiers français poursuit sa progression et tape de plus en plus fort à la porte de Didier Deschamps. Une progression saluée par le légendaire portier brésilien Nelson Dida, vainqueur de la Ligue des Champions à deux reprises (2003 et 2007) et entraineur des gardiens milanais, qui ne tarit pas d’éloges au sujet de la nouvelle idole de San Siro : « Nous avons été surpris et heureux de voir son évolution rapide au fil des jours. C’était formidable pour moi d’apporter ma contribution, sachant qu’on a très bien travaillé. Maintenant, il doit poursuivre son chemin de développement avec les professionnels qui le suivent aujourd’hui. Il est exceptionnel en tant que joueur et en tant que personne. »
Maignan appréciera le compliment à quelques heures du début de sa deuxième campagne européenne mais après les mots place aux actes. Charge donc au natif de Guyane de démontrer que sa progression ne fait que commencer et qu’il est prêt à tutoyer les sommets dans cette Ligue des Champions que le club milanais n’a plus disputé depuis la saison 2013-2014 et une élimination face à l’Atlético de Madrid, futur finaliste de l’épreuve.
PAU LOPEZ, UN RECORD À EFFACER
L’Olympique de Marseille est de retour en Ligue des Champions. Seul club français vainqueur de la Coupe aux Grandes Oreilles qui à l’époque s’appelait la Coupe d’Europe des Clubs Champions, les Marseillais peinent à retrouver leur lustre d’antan sur la scène européenne. Détenteurs d’un record que peu leur envient (le nombre de matchs perdus d’affilée en C1), les phocéens espère bien changer la donne et compte sur leur portier Pau Lopez pour y arriver. Des espoirs passionnés mais qu’il faudra savoir raisonner, le portier espagnol de l’OM faisant cette saison sa première apparition en Ligue des Champions.
PLACE AU JEU !
Vous l’aurez compris, nombreux sont les portiers qui vont, cette année encore, nous régaler de leurs performances, arrêts et mains opposées sur les terrains européens. Si à la fin il ne pourra en rester qu’un, nombreux sont les prétendants qui, au fil des tours et des éliminations, auront la lourde charge de nous faire rêver, permettant aux leurs d’approcher chaque jour un peu plus le Graal tant désiré. La Ligue des Champions ne fait que commencer, alors chers gardiens, à vos gants, prêts, jouez !
Photo de couverture : CNews