30e minute du match au Groupama Stadium. L’Olympique lyonnais, qui mène déjà 1-0 suite à une erreur de placement d’Aréola, reçoit le Paris Saint Germain, leader du championnat pour ce qui est annoncé comme LE choc de la 22e journée de Ligue 1.
Les médias l’ignorent avant le match, mais ce qualificatif va se révéler tristement exact lorsque Mbappé, lancé dans la profondeur par Verratti, ne parvient pas à contrôler le ballon et est heurté de plein fouet par Anthony Lopes, sorti au-devant de l’attaquant français de 19 ans pour écarter le ballon, et ainsi le danger, au prix d’une horizontale dont il a le secret. Sortie pleine d’abnégation ou geste non maîtrisé, Monsieur Turpin a tranché : ça joue !
Oui mais voilà, Mbappé est au sol, KO, incapable de se relever. Son évacuation sur civière ne change rien à l’interprétation de l’arbitre : le portier portugais est innocenté.
“Être gardien, c’est mettre les mains là où personne ne mettrait les pieds.” (A. Lopes)
Du point de vue gardien, la sortie d’Anthony Lopes ne peut être que mise en avant. Il anticipe sur la passe en profondeur de Verratti et c’est exactement ce qu’exige le rôle de portier : anéantir l’action avant que celle-ci ne devienne une occasion. Rester sur sa ligne eut été une hérésie synonyme de soumission à l’action en cours, dans l’attente de la sanction du bourreau l’attaquant. Face à la vitesse de Mbappé, le gardien lyonnais ne peut opposer que sa vivacité et sa détente, mais il parvient à jouer le ballon. En l’air, il ne peut modifier sa trajectoire et le choc devient alors inévitable. Doit-on cependant jeter le portier rhodanien aux lions ?
Le football est un sport de contact et les gardiens ne sont pas épargnés. Rien que sur la saison en cours, Letellier ou encore Ederson peuvent déjà en témoigner et ce n’est pas Ludovic Butelle, de retour en Ligue 1 dans les buts angevins qui dira le contraire, lui qui joue avec un organe en moins depuis une ablation de la rate subie en 2004. Seul face à des joueurs lancés, le portier, même s’il ne souhaite en aucun cas blesser son adversaire, n’a d’autre choix que de se protéger pour préserver son intégrité physique, égoïstement.
Bien sûr, on ne prendra pas en considération Harald Schumacher et son agression sur Batiston sans volonté aucune de toucher le ballon, et l’intervention d’Anthony Lopes peut sembler dangereuse, mais qui ne se souvient pas de la sortie de Fabien Barthez face à Ronaldo un certain 12 juillet 1998 ou de celle de Manuel Neuer face à Higuain en finale de la dernière Coupe du Monde ? Sur le côté de sa surface pour écarter du poing un ballon, le gardien allemand avait, du genou, heurté Higuain, laissant l’argentin groggy. Point de débat ces soirs-là, point de débat dimanche soir au Groupama.
Tantôt victime, tantôt bourreau, tel semble être le sort réservé au portier. Parfois ange plein de courage et rempli d’abnégation, parfois démon à qui l’on prête mille mauvaises intentions, le gardien, et ce sera le MO de la fin, n’est en réalité guidé que par une seule et unique obsession : défendre ses filets quoiqu’il en coûte, en toute situation.
photo de couverture : Reuters
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