Blog


4 June 2017


Au lendemain de la défaite de la Juventus en finale de Ligue des Champions face au Real Madrid, Main Opposée a reçu une lettre d’un supporter merengue de 23 ans, Oscar B., à l’attention du gardien italien Gianluigi Buffon. Une lettre touchante du vainqueur au vaincu et qui montre une fois de plus à quel point la carrière de Buffon est immense et l’affection que les amoureux du football lui portent.

“Hola Gigi,

Je suis supporter du Real mais si je t’écris aujourd’hui, ce n’est pas pour fanfaronner. Si je t’écris aujourd’hui, c’est qu’hier après le match, j’ai eu envie de pleurer.

Penser que mon club de toujours puisse briser ton rêve à jamais m’était insupportable, car je suis merengue mais avant tout gardien, alors avant le match mon cœur balançait. Bien sûr je suis fier de mon équipe Merengue, mais depuis que je t’ai vu passer vaincu, tête basse pour la troisième fois devant le trophée, j’en veux à l’Histoire du Football du sort qu’elle t’a réservé alors que tu lui as tant donné.

Je me souviens encore de ces soirées à Manchester et à Berlin. Par deux fois, tu avais privé mon Real de finale, mais c’était toi alors je te pardonnais. Je portais même ton maillot devant ma télé comme pour mieux exprimer qu’au-delà de la Juve, c’est bien toi que je souhaitais voir soulever le trophée.

Je me rappelle Old Trafford, cette incroyable manchette sur la tête d’Inzaghi et le bruit assourdissant de tes gants repoussant la lourde frappe de Seedorf pendant la séance fatidique. Je me rappelle l’Olympiastadion où, en éternel merengue, j’espérais plus que tout te voir l’emporter face à l’ennemi juré. Le trophée t’était destiné, mais Chevtchenko et Neymar sont venus tout gâcher.

Alors oui, mon cœur saigne ce matin. Il saigne de penser que celui qui t’a, peut-être à jamais, privé de la grande Coupe d’Europe n’est autre que le club qui depuis petit me fait tant vibrer, car au-delà de l’immense portier que tu es, ce sont les valeurs humaines que tu transpires, ta noblesse sur et en dehors du terrain qui font de toi l’homme idéal pour soulever ce trophée.

Ton amitié avec mon autre héros El Santo, tes mots à l’égard de Navas peu avant la finale, ton message aux ultras de la Juve la semaine du derby piémontais, la façon dont tu as retourné les sifflets du stade de Bari contre l’hymne français, ta fidélité malgré la descente en Série B : tu es le symbole même des valeurs du football, ce sport qui me fait tant rêver mais qu’il m’arrive parfois, comme aujourd’hui, de détester quand s’acharne le sort. Les dieux du foot n’ont rien compris.

Ce matin, j’en veux à l’Histoire du Football de ne pas t’avoir adoubé alors que tu lui as tout donné. Mon coach me dit que tu as marqué le cœur des gens et que c’est le plus important, mais le Football aurait dû t’en laisser au moins une ! C’est tellement injuste…

Il t’appelleront peut-être Le Maudit, mais pour moi qui suis madridista, Gigi, tu es et resteras Rey de Europa.

Oscar B.”

News Feeds
Rejoins la communauté
Articles récents
Si tu souhaites recevoir du contenu exclusif, souscris à ma newsletter :
Haut de la page
Partages