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16 July 2024


Analyse réalisée par Thierry Barnerat, expert goalkeeper & vidéo-analyste personnel de Thibaut Courtois.

Quatre ans après le sacre italien, espagnols et anglais se retrouvaient au Stade Olympique de Berlin pour la grande finale de l’Euro 2024.

L’Espagne, déjà titrée à trois reprises dans le compétition, cherchait à obtenir rééditer les exploits de 1964, 2008 et 2012. L’Angleterre quant à elle, cherchait à décrocher son premier sacre européen après avoir échoué à domicile il y a quatre ans lors de la séance des tirs au but.

Après un première mi-temps qui ne restera pas dans les annales, c’est l’Espagne qui ouvre le score dès l’entame de la seconde période grâce à Nico Williams (1-0, 47e).

Dominateurs, les ibériques ne parviennent pas à faire le break et Cole Palmer permet aux anglais de revenir au score d’une belle frappe du gauche à l’entrée de la surface sur une précieuse remise de Bellingham (1-1, 73e).

On pense alors se diriger vers une prolongation mais Oyarzabal, à la conclusion d’une action en une touche de balle, surgit au premier poteau sur un centre à ras de terre pour pour pousser le ballon au fond des filets anglais (2-1, 86e). Une ultime occasion pour les Three Lions n’y changera rien, l’Espagne est championne d’Europe, 12 ans après son dernier sacre continental.

Côté gardiens, Unai Simon et Jordan Pickford gardaient les buts de chacune des deux nations. Proches du chômage technique en première mi-temps, les deux portiers ont eu à s’employer lors du second acte. Analyse.

UNAI SIMON, METRONOME

Sur la seule opportunité à signaler en première mi-temps, dans les arrêts de jeu (45e+1), Foden hérite du ballon sur un coup de pied arrêté frappé par Declan Rice vers le deuxième poteau. Simon est dans le rythme de l’action et l’orientation de son corps ferme toute possibilité à l’attaquant anglais.

Dans le premier quart d’heure de la seconde mi-temps, il réalise deux relances splendides au sol de 45m qui éliminent pas moins de 6 joueurs anglais.

Alors que l’on s’approche du dernier quart d’heure de la rencontre (47e), la vitesse d’action due à la reprise en une touche de Cole Palmer a l’entrée de la surface met en difficulté Unai Simon. Le gardien de la Roja ne peut pas pousser assez vite pour empêcher cette frappe à ras de terre, déviée, de finir au fond, petit filet (1-1).

À la 90e minute, suite à un corner de Cole Palmer repris de la tête par Declan Rice, le gardien de but espagnol, de la paume des mains, dévie le ballon sur Guéhi, aux 6m. Heureusement pour lui, la tête de l’attaquant anglais est sauvée sur la ligne par Dani Olmo.

JORDAN PICKFORD DECISIF, MAIS PAS QUE…

En première mi-temps, son bloc défensif à démontrer à plusieurs reprises l’importance de fermer les angles de frappes à l’adversaire.

En début de seconde mi-temps (47e), Williams, à 10 mètres du portier anglais ouvre le score d’une frappe rasante dans le petit filet. Sur cette action, on peut être surpris que Pickford déclenche avec les pieds… La frappe était cependant de grande qualité (1-0).

Peu de temps après, sur une situation de un contre un, Pickford vient fermer l’espace en réalisant la technique de la croix. Si l’Espagne ne prend pas le large au tableau d’affichage, on peut observer une rotation du haut du corps de Pickford au moment de la frappe.

À la 66e minute, l’habituel gardien d’Everton lit très bien l’intention de l’attaquant, ce qui lui permet d’anticiper la frappe et de réaliser un arrêt décisif.

A la 69e minute, il s’impose dans les airs à deux reprises du poing sur un corner de Yamal, puis à nouveau sur un centre d’Olmo, soulageant ainsi son bloc sous pression.

A la 81e minute, Yamal déclenche une frappe à 1m du sol, du pied gauche. Pickford, qui affectionne ce type de frappe, se met en évidence et réalise un arrêt décisif.

À quelques minutes de la fin du match, les espagnols reprennent l’avantage sur une action à une touche de balle conclue par Oyarzabal à 8m du but. Pickford ne peut rien faire (2-1, 86e).

LE JOUEUR DONNE LA VIE AU BALLON…

S’il fallait résumer la performance des deux gardiens de but lors de cette finale en une phrase, ce serait probablement la suivante :  “le joueur donne la vie au ballon, nous c’est la ballon qui nous donne la vie.”

Unai Simon a ainsi brillé offensivement sans jamais mettre son équipe en danger. S’il a  réalisé un arrêt plus important que compliqué dans les derniers instants, le contexte des actions ne lui a pour autant pas permis d’atteindre la perfection dans cette finale. Jamais fautif sur les quatre buts encaissés par l’Espagne lors de la compétition, le gardien de l’Athletic Bilbao a tenu son rang et apporté sa pierre au sacre continental des espagnols.

À l’autre bout du terrain, Jordan Pickford s’est quant à lui montré décisif sans pour autant atteindre la perfection, mais pour d’autres raisons. S’il a plusieurs fois repoussé l’échéance et maintenu le suspense dans cette finale, le portier des Three Lions s’est montré sept fois décisif à l’heure de défendre son but et cinq fois dans un espace dans cet Euro 2024, ne voyant sa responsabilité engagée que par deux fois sur les six buts encaissés par les hommes de Southgate sur l’ensemble du tournoi.

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Thierry Barnerat, vidéo analyste de Thibaut Courtois, sera sur Main Opposée pendant toute la durée de l’Euro

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