Le Stade de Reims recevait vendredi soir l’AC Ajaccio dans une rencontre déterminante pour l’accession en Ligue 1. Son gardien Édouard Mendy réalisait, comme à son habitude, une excellente performance avec un nouveau clean sheet à l’appui, synonyme de montée. Contacté par Main Opposée, le gardien Sénégalais revient sur cette saison terminée en apothéose.
MO : Édouard, que ressens-tu après cette victoire face à Ajaccio et cette montée en Ligue 1 ?
EM : Je ressens beaucoup de fierté et de joie. Gagner ce match contre le troisième devant notre public, on ne pouvait pas rêver mieux ! Tout le monde connaît la difficulté de ce championnat de Ligue, 2 alors terminer champion à cinq journées de la fin, c’est très fort. Je suis fier d’être dans ce groupe qui a réalisé une superbe saison et c’est tous ensemble, en équipe, que nous avons réussi ces bons résultats.
MO : Vendredi vous avez marqué à la 75ème minute, puis tu realises un arrêt déterminant 3 minutes plus tard. Comment as-tu réussi à gérer la concentration et cette pression de l’objectif ?
EM : Comme à l’aller, je savais que ce match allait être très serré car Ajaccio est une équipe expérimentée et qui joue bien au ballon. Je me doutais qu’il y aurait peu d’occasions donc je devais rester vigilant à chaque instant. Et c’est vrai qu’ après notre but il y avait une grosse ambiance et une énorme euphorie dans le stade, cela peut-être dangereux pour la concentration dans les minutes qui suivent… Moi je savais qu’ils auraient forcément une ou deux opportunités, alors je suis resté mobilisé dans mon match en essayant de faire abstraction de l’environnement. Mes coéquipiers faisaient du gros boulot, il fallait absolument que derrière, je sois solide ! C’est ce que j’ai fait je suis content.
MO : Qu’est-ce qui à fait que vous avez dominé cette compétition ?
EM : Pendant la préparation d’avant-saison, le coach a fait venir un préparateur d’optimisation de performances, Joël Trebern, qui nous a vraiment aidé dans cet objectif de cohésion de groupe. Dès le début, nous avons été très soudé avec un état d’esprit irréprochable et, en dehors des qualités footballistiques indéniables du groupe, c’est ça qui a fait notre force car cela nous a permis de rebondir immédiatement après chaque résultat négatif. Durant la saison, il venait une semaine par mois et cela a fait la différence.
MO : Y a-t-il eu un tournant dans ce championnat ?
EM : Pour en avoir parlé avec plusieurs joueurs de l’équipe, je pense que le tournant de la saison se situe justement au match aller face à ces mêmes Ajacciens quand on gagne 1-0 à la 92 ème minute. Ce soir-là, nous avions été très solides et c’était la première victoire de notre président en terre Corse. On s’est vraiment dit à ce moment-là que nous allions réussir à le faire tous ensemble.
MO : Ce soir-là, avant votre but victorieux, tu avais réalisé un arrêt somptueux sur coup-franc…
EM : Merci ! (rires) Pour l’anecdote, Johan Cavalli, qui avait tiré le coup-franc, est venu me féliciter à la fin du match en me disant : “Bravo ! Je pensais vraiment avoir marqué quand j’ai vu le ballon contourner le mur !’
MO : Quel est ton meilleur souvenir de la saison ?
EM : Bien évidemment il y a cette victoire de vendredi, synonyme de montée. C’était la folie dans le stade mais je n’oublie pas notre victoire à Nîmes lors de la première journée qui nous a fédéré et qui a été la base de lancement de notre épopée.
MO : Comment as-tu fêté cette montée collectivement et individuellement ?
EM : Nous sommes restés au stade jusqu’à minuit passé. Il y avait les supporters, les familles, les partenaires, c’était un grand moment de partage. Ma famille était là, ma femme, mes enfants, tout le monde était heureux et mon fils le plus grand, qui a bientôt trois ans, avait des étoiles plein les yeux ! C’est aussi pour transmettre ces émotions que l’on joue au foot. Puis une grosse partie de l’équipe a continué la fête à l’extérieur, mais moi j’ai préféré rentrer… Je me suis d’ailleurs encore bien fait charrier ! (rires) Nous aurons bien le temps de faire la fête en fin de saison, je voulais me reposer afin d’être en forme pour le match à Auxerre mardi. Et puis nous avons encore des objectifs, comme la meilleure attaque ou la meilleure défense alors je dois être en forme !
MO : Projetons-nous sur la saison prochaine… Es-tu prêt à affronter les stars de Paris, Monaco Lyon, Marseille etc…?
EM : Oui bien sûr ! Quand on est joueur de foot on aspire tous à jouer au plus au niveau, on se prépare pour depuis des années. Jouer en ligue 1, ce n’est pas une finalité mais plutôt un nouveau palier de franchi en affrontant toutes ces stars, comme tu dis, mais aussi toutes les autres équipes qui joueront le maintien comme nous.
Crédit Photo : Jean-Claude Sikorsynski