Tête de série du groupe H, la Pologne s’est brillamment qualifiée pour la coupe du monde en Russie à la suite d’un parcours presque parfait, puisqu’elle n’a subi qu’une seule défaite, cinglante, au Danemark (4-0) au début du mois de septembre dernier. Classée 10e au ranking FIFA et disposant d’une attaque de feu emmenée par le redoutable Robert Lewandowski et son compère Arkadiusz Milik, la Pologne a marqué 2,8 buts par match lors des qualifications et risque bien de faire souffrir plus d’un gardien lors du mondial.
Une attaque de feu mais une défense de glace, car au sein des vainqueurs de groupes de qualification de la zone Europe, la Pologne n’est autre que la plus mauvaise défense et c’est probablement ce qui a poussé Adam Nawalka à changer son fusil d’épaule, titularisant Wojciech Szczesny pour trois des quatre derniers matchs de qualification, renvoyant Lukasz Fabianski sur le banc. Choix cornélien mais choix du roi pour le sélectionneur polonais, qui sait qu’en cas de blessure de son numéro 1, un autre As sortira du banc pour assurer la perenité des filets polonais.
Numéro 1 lors de l’Euro 2016, Szczesny s’etait rapidement blessé, cédant sa place à Fabianski qui avait alors réussi de très bonnes performances. C’est donc sur le banc que le natif de Varsovie a débuté la campagne de qualification pour le mondial russe. Spectateur attentif lors des 7 premiers matchs, Szczesny a repris place dans les filets polonais face à la Roumanie en juin 2017, un an après l’Euro. De retour sur le banc lors des deux matchs suivants à la faveur de son concurrent direct Lukasz Fabianski, c’est pourtant bien lui qui conclut la campagne polonaise en disputant les deux derniers matchs face à l’Arménie et au Monténégro.
Numéro 2 à la Juventus derrière le futur retraité mais toujours grand Buffon, Wojciech Szczesny dû attendre son tour patiemment depuis le banc, comme en sélection. Il disputera finalement 17 matchs de Série A et 2 matchs de Champions League, participant activement à l’hallucinant record de 16 cleansheet toutes compétitions confondues réalisée les gardiens de la Vieille Dame entre novembre 2017 et février 2018, pour un total de 30 sur l’ensemble de la saison, en 55 matchs !!
Les derniers matchs amicaux semblent le confirmer, celui qui se brisa les deux bras en 2008 lors d’une séance de musculation devrait à nouveau débuter une compétition internationale dans la peau du numéro 1, et ainsi sécuriser une défense polonaise en manque de certitudes et de sérénité, laissant à Fabianski le rôle de doublure.
Dans les petits papiers du sélectionneur en début de campagne, Lukasz Fabianski avait les cartes en main pour être titulaire au mondial. Le manque d’efficacité défensive de son équipe, notamment lors de la défaite 4-0 face aux danois, a eu raison de lui et il n’a pas su s’installer durablement dans les buts polonais. Une place de numéro 1 perdue qui vient parachever une saison compliquée pour le portier de Swansea, relégué en Championship après seulement 8 cleansheet en 38 matchs de Premier League, mais surtout 56 buts encaissés. Il sera donc sur le banc lors de la coupe du monde, à l’affût d’une opportunité de se montrer, ou d’une éventuelle blessure de son concurrent au poste de numéro 1 comme il y a deux ans lors du championnat d’Europe des nations. Méfiance cependant, car le sélectionneur polonais a joué avec ses gardiens comme on fait tourner des marionnettes jusqu’à présent, et il ne serait que peu étonnant que celui-ci décide d’à nouveau tout chambouler à quelques jours du match d’ouverture du mondial. Fabianski aura donc son mot à dire jusqu’à l’entrée de la Pologne dans le tournoi.
Le troisième ticket semblait voué à Lukasz Skorupski, gardien numéro 2 de l’AS Roma, mais c’est finalement Bartosz Bialkowski, portier d’Ipswich Town en Championship (2e division anglaise), zéro convocation durant les qualifications et une seule sélection en carrière soldée par une défaite 1-0 lors des matchs de préparation, qui aura le plaisir d’accompagner Szczesny et Fabianski au mondial. Les deux buts encaissés en une mi-temps par Skorupski quelques jours plus tard face à la Corée auront là aussi scellé le débat dans la tête du sélectionneur polonais qui écarte celui qu’il avait convoqué lors des sept derniers matchs de la campagne de qualification. Dur à encaisser, mais privé de temps de jeu en Italie, la sanction est tombée. Passé par Barnsley et Notts County, Bartosz Bialkowski, 30 ans et plus de 250 matchs au compteur dans les divisions inférieures du championnat de Sa Majesté, s’apprête quant à lui à concrétiser un rêve de gosse : représenter la Pologne au mondial, même avec l’étiquette de numéro 3 dans le dos.
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Nom : Szczesny
Prénom : Wojciech
Âge : 28 ans
Né le : 18 avril 1990, à Varsovie (Pologne)
Taille : 1m95
Poids : 84 kilos
Sélections : 33
Club : Juventus Turin (Série A, Italie)
Gants : Nike GK Premier NC
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Sénégal : une absence questionnable
Colombie : un remake de 2014 est-il possible ?
Japon : des certitudes fragilisées
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photo de couverture : AFP Photo – Janek Skatzynski
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