COUPE DU MONDE 2022 – GROUPE G – SUISSE : SOMMER ET LA NATI SUR LES TRACES D’USTER ET PARLIER

J-2 avant la Coupe du Monde. Quatre ans que toute la planète football attend la grand-messe du football mondial. 32 équipes, 99 gardiens, Main Opposée vous propose de découvrir ceux qui défendront les couleurs et les filets de leurs pays lors de la compétition pour tenter de détrôner l’équipe de France d’Hugo Lloris, tenante du titre.

Episode 28 : la Suisse.

A peine plus d’un an après avoir atteint les quarts de finale de l’Euro en éliminant Lloris, Mbappé et consorts lors d’une fatidique séance de tirs au but restée dans les mémoires hexagonales, Yann Sommer et les siens sont de retour pour jouer les trouble-fêtes, mondialement cette fois. Première victime de choix de la sélection helvétique : l’Italie, championne d’Europe il y a moins de 18 mois, qui s’est vu griller la politesse sur le tarmac de l’aéroport direction le Qatar lors de la dernière journée des qualifications.

Incapable de battre l’Irlande du Nord pour valider son ticket (0-0), la Squadra Azzurra de Donnarumma a vu la Nati s’imposer avec brio face à la Bulgarie (4-0) et prendre du même coup le seul et unique sésame délivré dans ce groupe, obligeant les Italiens à jouer les barrages pour espérer revoir le Mondial après un premier échec historique en 2018. Pourtant favoris, Gigio et consorts succomberont finalement en demi-finale du tournoi de repêchage face aux coups de boutoir de la Macédoine du Nord et aux envolées de Stole Dimitrievski (1-0). Ciao Italia donc, et Hop Suisse, qualifiée pour une 5^ème phase finale de Coupe du monde d’affilée, la 12ème de son histoire.

Petit pays, grande histoire

Si la Suisse compte un peu plus de 8 millions et demi d’habitants, elle n’en reste pas moins l’une des plus anciennes fédérations en Europe, sa création remontant au 7 avril 1895. Pour l’anecdote, elle dispute sa première rencontre amicale face à une équipe du sud de l’Allemagne en 1898 (3-1), mais attendra le 12 février 1905 pour disputer le premier match officiel de son histoire face à… l’équipe de France, sans pour autant parvenir à tromper la vigilance de Maurice Guichard, premier des derniers remparts tricolores. Victoire des Bleus 1 à 0.

Placés dans le groupe G en compagnie du Brésil, de la Serbie et du Cameroun, les hommes de Murat Yakin – qui a remplacé Vladimir Petkovic au poste de sélectionneur national – auront fort à faire pour se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition, mais pourront compter sur un quatuor de portiers dont la qualité n’est plus à démontrer. Un quatuor en raison d’une véritable hécatombe chez les gardiens du “château d’eau de l’Europe” qui pousse donc la Confédération à profiter de l’extension accordée par la FIFA cette année, permettant aux entraîneurs de convoquer 26 joueurs pour le Mondial, et non 23 comme par le passé. Ils sont les héritiers d’Alfred Uster, premier portier “officiel” de la Nati, et d’Eugène Parlier, alias Gégène ou encore Zézène, dernier rempart de la sélection nationale helvétique lors du mondial 1954 : Yann Sommer, Jonas Omlin, Gregor Kobel et Philipp Köhn.

Sommer, un OVNI au pays des portiers

183. C’est le nombre de centimètres que mesure Yann Sommer sous la toise. Dans le football actuel, rares sont les portiers de cette taille, qui plus est internationaux, à garder les filets de leur sélection. Et pourtant… Dix ans de présence dans le groupe de la Nati, 77 sélections et des prestations de haut vol qui justifient pleinement son statut malgré sa stature et son déficit d’envergure : un OVNI.

Comme l’explique Thierry Barnerat, instructeur FIFA et spécialiste du poste de gardien de but, dans les colonnes du média Suisse Watson : “Yann Sommer est un très bon gardien. Il faut lui reconnaître la qualité de sa lecture du jeu, de son anticipation, sa qualité au pied. Mais ses atouts ne compensent pas tous les manques consécutifs à son gabarit”. Condamné à l’excellence tant dans son pas que dans sa poussée lorsqu’il doit aller chercher un ballon près du poteau, Yann Sommer n’en est pour autant pas moins le gardien étranger le plus capé de la Bundesliga, championnat dont le niveau n’est plus à démontrer et dans lequel il fut élu meilleur dernier rempart en 2018.

Touché à la cheville fin octobre en coupe d’Allemagne, sa participation au Mondial fut un temps remise en question. S’il n’a pas rejoué avec son club, il a cependant disputé l’intégralité de la rencontre amicale entre la Suisse et le Ghana en match de préparation le 17 novembre. Défaite 2-0, mais l’essentiel était ailleurs : Yann sera bien là sur les pelouses qataries. Finaliste de l’Euro Espoirs en 2011, le natif de Morges rêve de “gagner une channe” (remporter un titre) avec la sélection Suisse, bien qu’il soit évident que la Nati ne fasse pas partie des favoris de la compétition. Nul doute en tout cas que Sommer sera, une fois de plus, l’une des grandes figures du Mondial, lui qui disputera sa 3e Coupe du Monde, la seconde en tant que titulaire.

La malédiction des gardiens Suisses

Pour accompagner son Poulain (surnom donné aux joueurs de Mönchengladbach), le sélectionneur national Murat Yakin a donc fait appel à trois gardiens évoluant loin des pelouses helvétiques mais que nous connaissons bien : Jonas Omlin, gardien de but de Montpellier, Gregor Kobel, portier de Dortmund, et Philipp Köhn, dernier rempart du Red Bull Salzbourg.

Si le premier défend donc pour la deuxième année consécutive et avec brio les filets de Montpellier faisant preuve d’une grande régularité dans ses performances, il a bien failli ne pas monter dans l’avion. Blessé lui aussi à la cheville fin octobre face à Lyon, il n’a repris sa place dans les buts du MHSC que lors de la dernière journée pré-mondial, rassurant ainsi le staff helvétique. Titulaire à 4 reprises avec la sélection depuis octobre 2020, le natif de Sarnen a donc validé sur le gong sa carte d’embarquement et saura se mettre au service de Sommer et du collectif durant la compétition.

Pour compléter la cellule gardiens pour cette coupe du monde, tous attendaient Yvon Mvogo. Malheureusement pour le dernier rempart du FC Lorient, il s’est blessé au genou face au Paris Saint Germain début novembre et sera absent durant de longs mois. Terrible pour le portier à la double nationalité helvetico-camerounaise qui, plus jeune, ne se destinait pas au poste de numéro 1 mais à celui d’attaquant avant de changer de surface, le tout après avoir troquer son ballon de basket contre un ballon de football. Nul doute cependant qu’on le reverra sous les couleurs de la Nati dans les prochaines années.

Deux gardiens qui viennent juste de reprendre après plusieurs semaines d’arrêt, un portier forfait, pas vraiment l’avant-coupe du Monde dont avait rêvé le sélectionneur national. Prudent, celui-ci a donc appelé non pas un, mais deux hommes supplémentaires pour pallier à l’absence de Mvogo et prévenir toute blessure de l’un de ses derniers remparts durant la compétition.

Le malheur des uns…

Gregor Kobel, déjà présent lors de l’Euro l’année passée, sera ainsi du voyage. Portier du Borussia Dortmund depuis l’été 2021, il est régulièrement appelé en sélection nationale depuis juin 2017 mais n’a cependant honoré que 3 capes : la première en 2021, face à la Grèce en amical (victoire 2-1), les deux suivantes en 2022, face au Kosovo en amical (1-1), puis face au Portugal en Ligue des Nations (défaite 4-0). Qualifié pour les 8e de finale de la Ligue des Champions, il a disputé 3 des 6 rencontres du premier tour, une blessure le privant du début de la compétition et de plusieurs matchs de championnat, dont le choc face au Bayern Munich. Il a depuis repris la compétition sans difficulté et se tiendra prêt si la Nation venait à faire appel à lui.

De son côté, Phillip Köhn n’a encore jamais porté le maillot de l’équipe nationale Suisse A. Plus encore, il n’a pris place qu’à 3 reprises sur le banc de touche de la Nati. Né en Allemagne, il a fait ses classes dans les équipes nationales de jeunes de la Mannschaft jusqu’en catégorie moins de 18 ans, avant de porter finalement le maillot de la Confédération par la suite. Il y a fort à parier que le portier du Red Bull Salzbourg n’aurait pas été de la fête sans la cascade de blessures et blessés énoncée plus haut mais attention, le natif de Dinslaken n’est pas un novice pour autant. Auteur de 2 arrêts décisifs par match lors de la précédente campagne de Ligue des Champions, il devra cette année se contenter de la Ligue Europa après avoir été devancé en phase de poules par Chelsea et le Milan AC. En championnat, il caracole en tête avec 6 points d’avance sur le Sturm Graz, unique équipe à avoir réussi à vaincre le RB Salzbourg après 16 rencontres.

Qui sera numéro 2 ? Qui sera numéro 3 ? Qui sera numéro 4 ? Le doute est permis mais quoiqu’il advienne, la Suisse peut déjà se targuer de disposer d’un grand nombre de portiers de qualité.

La morne plaine Qatarie

Après avoir douché les Français champions du monde en titre dans l’Arena Națională de Bucarest en huitième de finale de l’Euro et mis dans les cordes le champion d’Europe italien, la sélection nationale suisse, guidée par Yann Sommer, se présentera donc sans complexe en terres qataries et tentera de faire aussi bien que ces glorieux anciens, quart-de-finalistes de la Coupe du Monde en 1934, 1938 et 1954. Prudence cependant car les hutièmes de finale pourraient bien réserver à la Nati un formidable duel face à l’Allemagne de Manuel Neuer ou une revanche face à l’Espagne d’Unaï Simon un an et demi après l’Euro, mais comme aurait pu le dire Cambronne en son temps sur la morne plaine de Waterloo :“M… ! Yann “Sommer” mais ne se rend pas”.

LA FICHE DU TITULAIRE

YANN SOMMER
Club : Borussia Möchengladbach (Bundesliga)

Âge : 33 ans
Né le : 17 décembre 1988, à Morges (Suisse)
Taille : 1m83
Poids : 81 kilos
Pied : droit
Main : droite
Gants : Puma Future Grip NC

Sélections : 77
1^ère sélection : 30 mai 2012 (Suisse – Roumanie : 0-1)

Photo : lequotidien.lu

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Egalement dans le groupe G :

• Brésil
• Serbie
• Cameroun

Dans le groupe A : 

• Qatar
• Pays-Bas
• Sénégal
• Equateur

Dans le groupe B : 

• Angleterre
• Etats-Unis
• Iran
• Pays de Galles

Dans le groupe C : 

• Argentine
• Mexique
• Pologne
• Arabie Saoudite

Dans le groupe D : 

• France
• Danemark
• Tunisie
• Australie

Dans le groupe E : 

• Espagne
• Allemagne
• Japon
• Costa Rica

Dans le groupe F : 

• Belgique
• Croatie
• Maroc
• Canada

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