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Coupe du Monde 2022 – Groupe F – Maroc : On prend les mêmes et on recommence

17 November 2022

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J-3 avant la Coupe du Monde. Quatre ans que toute la planète football attend la grand-messe du football mondial. 32 équipes, 99 gardiens, Main Opposée vous propose de découvrir ceux qui défendront les couleurs et les filets de leurs pays lors de la compétition pour tenter de détrôner l’équipe de France d’Hugo Lloris, tenante du titre.

Episode 22 : le Maroc.

Rares sont les sélections qui, quatre ans après, repartent avec le même trio dans les buts que lors du Mondial précédent. À l’image de la France, le Maroc a fait le choix de sélectionner Yassine Bounou, Munir et Ahmed Reda Tagnaouti, exactement comme en Russie en 2018. Et pourtant, la stabilité n’est pas le maître-mot de la sélection marocaine. Après l’échec en phase de poules lors de la Coupe du monde et en huitièmes de la CAN 2019 face au Bénin, Hervé Renard a démissionné de son poste de sélectionneur. Il a ensuite été remplacé par Vahid Halilhodzic. Le Franco-Bosnien a, pour la troisième fois de sa carrière, qualifié une nation pour un Mondial, avant de voir son contrat résilié avant même la compétition.

Un nouveau coup dur lié au milieu de terrain de Chelsea Hakim Ziyech que coach Vahid ne voulait pas sélectionner, mais que la Fédération royale marocaine du football voulait voir sur les terrains du Qatar. Il a donc été remplacé par Walid Regragui à la fin de l’été, à moins de trois mois du démarrage de la compétition. L’ancien latéral, notamment passé par le TFC compte 45 sélections entre 2001 et 2009. Il connaît parfaitement le football marocain après avoir été entraîneur adjoint de la sélection entre 2012 et 2013 puis coach du FUS Rabat (de 2014 à 2020) et du Wydad Athletic Club, la saison dernière.

Le nouveau sélectionneur reprend donc le flambeau d’une équipe efficace en qualifications, mais qui coince lors des compétitions. Pour atteindre le Qatar, les Marocains ont remporté leurs six matchs de poules face à la Guinée, la Guinée-Bissau et le Soudan. Ils ont finalement obtenu leur ticket face au Congo (1-1 à l’aller et 4-1 au retour). Yassine Bounou a joué les huit matchs, mais a dû être remplacé lors du retour face au Congo après un violent choc qui l’a envoyé passer la nuit à l’hôpital. Le gardien du Séville FC aura fort à faire dans le groupe F de ce Mondial 2022 avec la Belgique, le Canada et la Croatie. Les Marocains se battront pour Amine Harit, initialement sélectionné, mais gravement blessé lors de son dernier match avec l’OM avant de rejoindre ses coéquipiers. Le natif de Pontoise, formé à Nantes, sera tout de même du voyage pour encourager les Lions de l’Atlas.

Bono, titulaire indiscutable après trois saisons pleines

Si Walid Regragui a rappelé les trois mêmes gardiens qu’en 2018, la hiérarchie a évolué depuis 4 ans. Lors de la Coupe du monde 2018, Yassine Bounou était barré par Munir. Le natif de Montréal venait pourtant de réaliser une première saison complète en Liga dans les buts de Gérone avec, à son actif, une victoire 2-1 contre le Real pour son deuxième match dans l’élite espagnol. Son concurrent direct n’avait disputé qu’une seule rencontre en deuxième division espagnole. Mais Hervé Renard avait décidé de ne pas inverser la hiérarchie mise en place avant la compétition.

Mais depuis, Bono a continué son ascension, alors que Munir a suivi la courbe inverse. Dès la fin de la Coupe du monde en Russie, celui qui était numéro 2 est devenu un titulaire indiscutable. Il a, tout de suite, disputé 3 des 4 matchs de qualification pour la CAN. Malgré la déception d’une élimination en huitièmes de finale aux tirs au but face au Bénin, Vahid Halilhodzic décide de continuer à lui faire confiance en l’alignant dans les buts pour les rencontres de qualifications pour la CAN suivante puis pour la Coupe du monde.

Dans le même temps, en club, Yassine Bounou est transféré de Gérone à Séville en 2019 où il explose après la crise du covid. Grand artisan de la victoire en Ligue Europa en 2020, il prend la place de Tomas Vaclik dans les buts andalous et enchaîne les bonnes performances. Lors de la saison dernière, il a remporté le trophée Zamora du meilleur gardien de Liga après une saison très réussie dans laquelle Séville a longtemps joué la deuxième place avant de s’écrouler en fin de saison. À 30 ans passés, il est désormais un habitué du haut-niveau avec des participations aux trois dernières Ligues des champions.

Bono vainqueur de la Ligue Europa en 2020 avec Séville.
Bono vainqueur de la Ligue Europa en 2020 avec Séville. Crédit : UEFA Europa League (via Facebook).

En sélection, il lui manque une grande performance. Éliminé en quarts de finale après prolongations par l’Égypte, début 2022, le Maroc n’arrive pas à concrétiser les espoirs mis en lui. Face à la Croatie, finaliste de la dernière édition, à la Belgique, numéro 2 au classement FIFA et au Canada, son pays de naissance, Bono aura fort à faire. Il est une des pièces maîtresses de la sélection et de Walid Regragui pour espérer sortir des poules, ce qui serait déjà une belle performance.

Munir toujours présent

S’il n’était pas forcément en rythme avant d’arriver en Russie avec peu de matchs joués dans son club de Numancia, Munir a réalisé de belles prestations face à l’Espagne, au Portugal et à l’Iran. Il est toujours considéré comme le numéro 2 de la sélection. Quand Bono est sorti sur blessure face au Congo, c’est lui qui a pris sa place. Même constat à la dernière CAN, lorsqu’après deux matchs le Maroc était déjà qualifié, il a disputé le dernier match de poule. Depuis la Russie, il a connu 12 nouvelles sélections avec les Lions de l’Atlas pour porter son total à 43.

Après la Coupe du monde, Munir a retrouvé du temps de jeu du côté de Malaga avec deux saisons disputées dans leur quasi-intégralité et un barrage d’accession perdu face à La Corogne. À la suite de ces 24 mois en Andalousie, il s’exporte en Turquie à Hatayspor pour deux ans. Il y est titulaire et termine sixième, puis douzième lors de son passage. Depuis août, il évolue en Arabie Saoudite et connaît donc bien les conditions désertiques du Golfe.

Tagnaouti, doublement titré avec Regragui

Pour la place de numéro 3, Walid Regragui a longtemps hésité entre Ahmed Reda Tagnaouti et Anas Zniti. Mais ce dernier, qui avait disputé la Coupe Arabe l’an dernier, a dû déclarer forfait après une opération de l’appendicite. C’est donc Tagnaouti qui va connaître sa deuxième convocation en Coupe du monde. Pourtant, le portier du Wydad n’a que très peu revêtu le maillot des Lions de l’Atlas dans sa carrière. Souvent appelé, il n’a disputé que trois mi-temps lors de matchs amicaux et sa dernière apparition sur un terrain pour le Maroc remonte à juin 2019.

C’est néanmoins devenu un habitué des grandes compétitions. Il a été appelé pour la Coupe du monde en Russie en 2018 et pour les CAN de 2019 et de 2021. Petit bonus, qui peut jouer en sa faveur, il a la confiance du sélectionneur qui était son coach à Casablanca l’an dernier et avec qui il a remporté, en tant que titulaire, le championnat marocain et la Ligue des champions africaine. Des bons résultats que les deux hommes espèrent désormais connaître en équipe nationale.

LA FICHE DU TITULAIRE

Yassine Bounou

YASSINE BOUNOU
Club : Sevilla FC (Espagne)

 Âge : 31 ans
Né le : 5 avril 1991, à Montréal (Canada)
Taille : 1m92
Poids : 78 kilos
Pied : gauche
Main : gauche
Gants : Uhlsport

Sélections : 45
1ère sélection : 14 août 2013 (Maroc – Burkina-Faso : 1-2)

photo de couverture : Atalayar

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