COUPE DU MONDE 2022 – DEMI-FINALES : CARRÉ D’AS

Plus que quatre matchs pour connaître l’identité du grand vainqueur de la coupe du monde. Après cinq semaines de compétition, l’Argentine, la Croatie et le Maroc sont toujours en lice pour destituer l’équipe de France, toujours en course dans ce dernier carré. Alors que les demi-finales se profilent, tour d’horizon des quatre portiers qui batailleront sur le pré dans l’espoir d’emmener leur pays sur le toit du monde. Livakovic, Martinez, Bounou, Lloris : un véritable carré d’as.

Dominik Livakovic, Subasic 2.0

Comme son compatriote Subasic il y a quatre ans, Livakovic s’est illustré lors de la séance de tirs au but en 8e et en quart de finale. Trois sur quatre face au Japon, deux sur quatre pour renvoyer Neymar à la maison, et voici la Croatie de retour dans le dernier carré avec, devant ses filets, un gardien aux mille mains. 

Mais le portier du Dinamo Zagreb ne brille pas uniquement lorsque c’est du petit point blanc que se présentent les attaquants. Pour permettre à la Croatie de passer en demi, Livakovic aura tout simplement écoeuré les coéquipiers d’Alisson et Neymar en quart de finale. Sollicité dans tous les compartiments du jeu, il a su répondre présent et résoudre chacune des énigmes proposées par la Seleçao : sur sa ligne, sur coup franc, en croix, dans les airs… Bien qu’il ait dû finalement craquer face au génie de Neymar durant la prolongation, le dernier rempart croate s’est tout de même offert pas moins de 11 arrêts, un record pour un gardien en coupe du monde depuis l’édition brésilienne en 2014 et les exploits d’un certain Tim Howard, auteur à l’époque de 16 arrêts en 8e de finale face à la Belgique. Les Argentins sont donc prévenus, il leur faudra tout le génie de Messi et consorts pour battre Livakovic, premier des 4 as de ces demi-finales.

Emiliano Martinez, fidèle lieutenant de Messi

Si Lionel Messi veut remporter la coupe du monde et rejoindre Maradona dans la légende, il sait qu’il devra compter sur un gardien de haute volée pour passer les cols et atteindre le sommet. Cet homme, c’est Emiliano Martinez. Si le portier argentin est surnommé “Dibu“, en raison de sa ressemblance avec un personnage de dessin animé dans son pays natal, c’est bien un conte de fées qu’il vit au sein de l’Albiceleste.Véritable héros de la Copa America 2021 remportée face au Brésil dans un stade Maracana plein à craquer, le natif de Mar de Plata avait permis à Messi de soulever son premier trophée sous les couleurs de l’Argentine en repoussant trois tirs au but colombiens, systématiquement sur sa gauche. Depuis, il n’a plus quitté la sélection et nous régale depuis Qatar.

Surpris d’entrée face à l’Arabie Saoudite d’Al-Owais (sa seule défaite avec la sélection argentine), il a maintenu sa cage inviolée face au Mexique et la Pologne, permettant ainsi à son pays de poursuivre sa route dans cette coupe du monde. Opposé à l’Australie en huitième de finale, il évite à Messi à ses coéquipiers une demi-heure de prolongation en réalisant un arrêt de toute beauté sur la frappe de Garang Kuol après 7 minutes d’arrêt de jeu en seconde période. Décisif, et comme si cela ne suffisait pas, il remet le couvert en quart de finale où il encaisse l’un des plus beaux buts de ce mondial face aux Pays-Bas avant de les réduire à néant lors de la fatidique séance des tirs au but. Berné comme beaucoup par la sublime combinaison des Néerlandais à la 90e+9 du match, il reprend la main durant la séance de tirs au but en détournant les deux premières tentatives Oranjes de la séance. Lautaro Martinez marquera finalement le tir au but de la qualification, mais Messi ne s’y trompe pas. Alors que tous ses coéquipiers se ruent sur le buteur, Messi n’a d’yeux que pour Martinez, son lieutenant. Sans lui, l’Argentine ne serait probablement pas arrivée jusqu’ici. Face à la Croatie de Modric et Livakovic, il devra, et pourra, compter sur son portier.

Yassine Bounou, le mur marocain

Si les observateurs peu avertis semblent le découvrir, Yassine Bounou est loin d’être un débutant. Gardien de but du FC Séville avec qui il a remporté la Ligue Europa en 2020 et dernier rempart de la meilleure défense de Liga l’année passée, le portier des Lions de l’Atlas n’a vu personne d’autre que son coéquipier Nayef Aguerd tromper sa vigilance depuis le début du Mondial. C’était lors du 3e match de poule, face au Canada. Quasi-infranchissable face à la Croatie vice-championne du monde, l’ogre espagnol et le Portugal de Cristiano Ronaldo, le natif de Montréal a déployé toute sa panoplie pour emmener la sélection marocaine là où nulle autre équipe africaine n’était jamais allé : le dernier carré.

S’il maîtrise à merveillle la technique de la sortie en croix, Bounou est aussi un grand spécialiste des tirs au but et penalties. Fier d’un 26% de réussite dans l’exercice avant d’arriver au Qatar, il s’est offert un 3 sur 3 lors de la séance des tirs au but face aux ibériques en 8e de finale : une frappe sur le poteau qu’il aurait repoussée si tant est qu’elle eut été cadrée et deux arrêts. Un mur que l’équipe de France devra franchir s’ils veulent pouvoir accéder à une deuxième finale de coupe du monde d’affilée pour y défendre leur titre, mais un mur que les joueurs marocains défendront corps et âme sur le terrain, dans un stade certainement acquis à leur cause.

Hugo Lloris, “le point faible des Bleus”

Surnommé ainsi par le tabloïd The Sun avant le quart de finale face aux Anglais, Hugo Lloris a encore une fois démontré qui était le patron. Impérial sur sa ligne face aux troupes de Sa Majesté, il a bouté les Anglais hors de sa surface et du Qatar au terme d’une 143e partition dans les buts de l’équipe de France. Certes, le portier français peut être décrié pour son jeu au pied quasi-exclusivement pied gauche, mais il a encore une fois fait parler la foudre sur sa ligne et permis aux Bleus de résister aux assauts. Harry Kane aura beau trouvé la faille sur pénalty, il ne pourra récidiver, perdant son duel psychologique avec Lloris à quelques minutes du terme en envoyant son 2e penalty de la soirée dans les tribunes. Décisif et auteur de 6 arrêts sur la pelouse du stade Al-Bayt, Hugo “Boss” Lloris fait toujours bel et bien parti de la crème des portiers, n’en déplaise à Pickford, “coming home”. 

Joueur français le plus capé (143 sélections) et ayant disputé le plus de matchs en phase finale de coupe du monde, Lloris veut continuer d’écrire l’Histoire et devenir le premier capitaine à soulever deux fois d’affilée le précieux trophée. L’Italie du sélectionneur Vittorio Pozzo, championne du monde 1934 et 1938, et Brésil de Pelé, vainqueur en 1958 et 1962, n’avaient en effet pas le même capitaine à l’heure de revalider leur titre planétaire.

FAITES VOS JEUX

Quatre gardiens, quatre nations et un seul titre à aller chercher, cette ultime semaine de compétition s’annonce des plus enlevées. Comme chacun sait, nul ne peut remporter de grands trophées sans un grand portier dans ses rangs. Verrons-nous nos 4 as s’illustrer dans ce dernier carré ? Vivra-t-on de nouvelles séances de tirs au but ? Début de réponse ce soir à 20h.

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