Condamné à l’exploit lors du Clásico pour continuer à rêver du titre de champion d’Espagne, le FC Barcelone comptait sur un Ter Stegen des grands soirs pour repousser les assauts Merengue et relancer le suspense en Liga. Deuxième gardien allemand à se présenter à Santiago Bernabéu cette semaine après son compatriote Manuel Neuer, Marc-André espérait venger son grand-frère de la Mannschaft, reparti de Madrid mercredi avec un pied cassé et une élimination en Ligue des Champions.
Le début du match est un tsunami. Sous la pression des coéquipiers de Keylor Navas, les catalans ne franchissent la ligne médiane qu’au bout de six minutes. On prédit déjà une nuit en enfer à Messi et compagnie, mais Ter Stegen n’est pas de cet avis et compte bien faire sienne cette soirée mondialement diffusée.
Un arrêt tranquille et une belle envolée sur des frappes de Cristiano et Modric, Ter Stegen est cependant un peu moins serein sur l’ouverture du score de Casemiro, à la conclusion d’un jeu en triangle avec Ramos et le poteau.
Messi remet immédiatement les deux équipes à égalité et nul ne sait si Ter Stegen a alors été touché par la grâce de son coéquipier ou si Joaquim Löw venait d’arriver, mais l’évangile selon Marc-André allait alors débuter et s’écrire en lettres majuscules.
Face à l’armada offensive du Real, le gardien du champion en titre livre un véritable récital. Kroos, Cristiano et Benzema butent tour à tour sur le dernier rempart azulgrana. L’international français n’est d’ailleurs pas prêt d’oublier l’arrêt monstrueux du portier allemand sur sa tête piquée à bout portant juste après la mi-temps ; Thierry Omeyer a dû apprécier.
Ter Stegen régale, distille arrêts et jeu au pied tant et si bien que tout Bernabéu cherche à quel saint se vouer, et lorsque Casemiro se présente à nouveau, hors de question pour Marc-André de lui offrir le doublé. Le match va alors basculer.
Sur l’action qui suit, Rakitic donne l’avantage aux catalans. Appelez ça comme vous voulez, mais chez les gardiens, ça s’appelle une “passe dé”. Les hommes de Coach Zidane craquent face à ce coup de maître et Ramos est expulsé.
Ter Stegen n’est pas rassasié et détourne une première tentative de James Rodriguez avant de s’incliner sur la seconde frappe de l’attaquant colombien à quelques minutes de la fin. On pense alors la Liga jouée et Asensio croit achever l’ennemi juré, mais Marc-André s’offre un neuvième arrêt dans la soirée.
Décisif et même définitif lorsque Messi fait chavirer le peuple Culé en inscrivant le but de la victoire dans les arrêts de jeu, le “Ramos Time”, son 500e avec le FC Barcelone, à Bernabeu… un véritable cauchemar pour Navas, ses coéquipiers et le peuple Merengue !! Auteur d’une prestation d’exception, Ter Stegen peut exulter, son grand-frère Manu Neuer est bel et bien vengé.
Une fois n’est pas coutume, si le FC Barcelone a pu s’imposer hier soir dans l’antre madridiste, ce n’est pas seulement en marquant un but de plus que son adversaire du jour, mais aussi et surtout en en encaissant un de moins, alors retenons bien le MO de la fin : avoir un petit argentin devant, c’est bien, mais avoir un très grand gardien : c’est déterminant !