Plongé dans l’œil du cyclone depuis 8 jours et les incidents qui ont émaillé la semaine rhodanienne, Anthony Lopes se savait attendu lors des quarts de finale de l’Europa League face aux turcs du Besiktas. Malgré la légère avance acquise par les lyonnais au match aller (2-1, ndlr), le rendez-vous s’annonçait périlleux pour l’international portugais et ses coéquipiers dans l’enfer stambouliote de la Vodafone Arena.
Déjà la veille, les hommes de Jean-Michel Aulas avaient pu goûter à une tradition bien connue sur les rives de Bosphore : un comité d’accueil d’une centaine de supporters turcs amassés à l’extérieur de leur hôtel pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit et empêcher Anthony de fermer l’œil. Mission échouée car même si le bondissant portier lyonnais n’a pas dormi sur ses deux oreilles, il a su garder l’œil ouvert pendant le match, et le bon !
Après une première mi-temps sans avoir failli ni sauvé la patrie (1-1 à la MT), le protégé de Joël Bats sort le costume de super-héros au grand dam des tribunes de ce stade si particulier.
Suppléé sur sa ligne par Jallet à la reprise, Lopes sait qu’il en doit une à l’ancien parisien, nous y reviendrons, mais il a longtemps regardé son vis-à-vis Fabricio et ses montants mettre en échec les attaquants lyonnais.
La fin du match et les prolongations approchant, plus besoin de Jallet : note technique, note artistique, Lopes veut tout rafler. Il est passé en mode taulier. Joël Bats, assis sans frémir sur le banc lyonnais, ne laisse paraître aucune émotion alors que son poulain rend un copie conjuguée au presque-parfait face à Talisca et Cenk Tosun.
La sagesse de l’ancêtre qui sait qu’une seconde suffit à tout gâcher. Il n’en sera rien et c’est aux tirs au but que se jouera ce quart.
Peu habiles dans l’exercice ces dernières années, les tireurs lyonnais ne tremblent pas, reçus 5 sur 5, comme Besiktas.
Il faut continuer et l’aspect psychologique prend le pas sur le physique alors que la tension atteint son paroxysme, moment choisi par Anthony pour détourner la frappe de Tosic, 6e frappeur du Besiktas et s’acquitter de sa dette en offrant la balle de match à Jallet, son sauveur.
Joli cadeau du gardien lyonnais qui n’avait rien oublié mais le latéral craque et gâche l’offrande de son portier. Trop touché par le geste de son coéquipier ? Peut-être, mais en attendant, tout est à refaire.
Vexé mais déterminé, Lopes retourne sur sa ligne et détourne la frappe de Mitrovic. À se demander s’il n’a pas fait exprès de faire durer le plaisir et la soirée. Gonalons est lui rassasié et ne se fait pas prier et finit le boulot sans trembler.
Lyon qualifié, Jean-Michel Aulas et Joël Bats peuvent enfin remercier le jeune portugais qui continue de rêver dans cette Europa League, les yeux grands ouverts. Prochain arrêt : Amsterdam, patrie de Johan Cruyff et d’Edwin Van der Sar.
Deux équipes françaises en demi-finale des Coupes d’Europe, cela fait bien longtemps que ce n’était pas arrivé alors prenons le temps, nous aussi, de savourer la superbe performance du portier lyonnais et retenons-bien le MO de la fin : 2 arrêts sur 7 tirs au buts frappés, c’est déjà presque un quart, rien que pour lui. Chapeau Anthony !
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Photo de couverture : L’Equipe
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