Analyse réalisée par Thierry Barnerat, expert goalkeeper & vidéo-analyste personnel de Thibaut Courtois.
Le deuxième quart de finale de l’Euro 2024 opposait le Portugal et la France sur la pelouse du Volksparkstadion d’Hambourg, deux équipes respectivement tombeuses de la Slovénie et de la Belgique en 8e de finale.
Dans les buts portugais, Diogo Costa, héros de toute une nation après avoir réussi l’exploit de repousser 3 tirs au but au tour précédent. Pour défendre les filets français, Mike Maignan, néo-titulaire lors d’une grande compétition et qui n’a jusqu’à présent encaissé qu’un seul but dans le tournoi, sur penalty.
Après 120 minutes sans but marqué, c’est au bout de la nuit que l’équipe de France se qualifie, à l’issue d’une séance de tirs au but qui n’aura vu échouer que Joao Felix, sa tentative heurtant le poteau. Une première pour les Bleus qui n’avaient plus remporté de séance de tirs au but depuis France – Italie en quart de finale de la Coupe du Monde 1998. Analyse.
Sollicité sur une frappe puissante de Théo Hernandez, le gardien lusitanien ne dévie pas le ballon dans l’espace libre, ce qui aurait pu mettre son équipe en danger si N’Golo Kanté n’avait pas été devancé par Ruben Dias (20e). Quelques instants plus tard, Costa défend très bien l’espace sur un centre en retrait de Mbappé en déviant le ballon de la main gauche (22e).
En deuxième période, c’est grâce à une magnifique collaboration avec son défenseur, qui vient en opposition sur la frappe pendant que lui ferme l’espace en réalisant une croix, que Diogo Costa parvient à maintenir un score de parité (70e). En venant proche de Camavinga, le gardien de but du FC Porto oblige le milieu de terrain français à ne pas cadrer. Une intervention qui vaut un arrêt.
À la dernière seconde de la rencontre, il collabore à nouveau superbement avec son bloc pour maintenir la supériorité défensive et éviter que son but ne soit mis en danger par les hommes de Didier Deschamps.
Lors de la fatidique séance des tirs au but, Diogo Costa, véritable épouvantail de l’Euro dans l’exercice après sa performance d’exception face aux slovènes, ne parvient pas à réaliser le moindre arrêt, les tireurs français réussissant un 5 sur 5 que l’on n’avait pas vu depuis bien longtemps.
Sollicité aux pieds à la 15e minute, le gardien français est mis sous pression par Cristiano Ronaldo. Au lieu d’éliminer la star portugaise par sa prise de balle, Mike Maignan se manque en voulant contrôler le ballon et concède un corner. Un corner qui ne donne rien, le gardien de l’AC Milan allant facilement capter le ballon dans les airs.
Peu sollicité lors de la première période, Maignan doit davantage s’employer lors du second acte.
À la 59e minute de jeu, il collabore très bien avec Camavinga sur un duel en un contre un avec Rafael Leão en restant proche de son poteau pour fermer l’espace. Sans solution, l’attaquant portugais est finalement contré par le milieu de terrain français du Real Madrid.
À la 61e minute, grâce à une superbe posture, Maignan sauve les Bleus ! Ses mains proches du sol lui permettent de favoriser la connexion œil-main et d’être décisif sur une frappe de Fernandes, à 9 mètres du but. Il enchaine deux minutes plus tard en étant solide avec son haut du corps pour faire opposition à une déviation à bout portant de Vitinha.
À la 79e minute, Maignan répond présent des deux poings sur un corner rentrant de Bernardo Silva. La situation n’était pas trop complexe du fait de la présence d’un espace libre pour se saisir du ballon avec une timide opposition, mais son intervention bien réalisée rassure le camp français.
Durant la prolongation, Maignan se signale sur une passe verticale qui élimine pas moins de 6 joueurs portugais. En revanche, sur une passe en profondeur, il va au ballon alors que son défenseur est en avance sur l’attaquant, perdant ainsi la supériorité numérique offensive et envoyant le ballon directement en touche.
Lors de la fatidique séance des tirs au but, Maignan ne réalise pas d’arrêt mais, parti du bon côté, il voit la frappe de Joao Felix s’écraser sur son poteau droit. Suffisant pour mettre fin au signe indien qui voyait les français systématiquement éliminés dans l’exercice depuis le 3 juillet 1998.
Rendez-vous mardi soir (21h) à l’Allianz Arena de Munich pour une place en finale face à l’Espagne, meilleure attaque de la compétition, mais que son gardien Unai Simon, de par ses prises de risques non maîtrisées, pourrait mettre en danger.
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Les autres quarts de finale :
• Espagne – Allemagne : Unai Simon vs Manuel Neuer
• Angleterre – Suisse : Jordan Pickford vs Yann Sommer
• Pays-Bas – Turquie : Bart Verbruggen vs Mert Günok
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