Le mercredi 4 mai 2022 restera à jamais gravé dans les mémoires madrilènes. Face à Manchester City, le Real Madrid a écrit une nouvelle page de sa glorieuse histoire continentale en réalisant un exploit qu’il n’avait jusqu’alors jamais réalisé : se qualifier pour la finale de la Coupe d’Europe après avoir perdu le match aller des demi-finales.
Un exploit que les coéquipiers de Thibaut Courtois ont écrit en lettres d’or au terme d’un match au scénario incroyable, une page d’histoire que le gardien belge du Real a une nouvelle fois signée de son empreinte au terme d’une énième performance majuscule.
Ils retrouveront Liverpool et Alisson le 28 mai pour un remake parisien de la finale 1981 disputée au Parc des Princes, dernière finale européenne perdue par le Real Madrid.
9 mars 2022. Battu 1-0 par le Paris Saint Germain en 8e de finale aller et mené sur sa pelouse au match retour, le Real Madrid avait renversé la tendance en quelques minutes et assommé les coéquipiers de Gianluigi Donnarumma.
12 avril 2022. Mené 3-0 sur sa pelouse et au bord du naufrage face à Chelsea en quart de finale retour malgré un avantage de deux buts au coup d’envoi, le Real Madrid avait arraché la prolongation à dix minutes du terme avant de crucifier les Blues de Mendy et faire chavirer de bonheur l’antre madrilène durant la prolongation.
4 mai 2022. Battus à 4-3 au match aller, mené 1-0 sur la pelouse de Bernabeu mercredi soir, les joueurs du Real Madrid ont à nouveau fait appel à cet état d’esprit qui soulève les montagnes et que les madridistas appellent “el espíritu de Juanito”.
Dans un match au scénario aux limites du réel et du paranormal, certainement pas recommandé aux cardiaques et âmes sensibles, les hommes de Carlo Ancelotti se sont offert une troisième remontada dans cette campagne européenne en inscrivant deux buts aux 89e et 91e minutes avant que Benzema n‘achève Ederson et les siens sur un penalty transformé dès l’entame de la prolongation (95e).
Souvent touché, jamais coulé, le Real Madrid est tout simplement insubmersible cette saison et jouera la 17e finale de coupe d’Europe de son histoire. Telle la devise de Paris, ville hôte de la finale, le navire Merengue est battu par les flots mais ne sombre pas, et il le doit en grande partie à un homme : son gardien Thibaut Courtois.
12 matchs, 14 buts encaissés, 30 fois décisif, 2 fois responsable, le bilan dressé par Thierry Barnerat, instructeur FIFA et analyste vidéo du portier madrilène, parle de lui-même : Courtois est tout simplement stratosphérique cette saison, notamment en Ligue des Champions.
https://twitter.com/barnerathierry/status/1522219036880244739?s=21&t=EfxZYhe7WkFiN4G4vSd0Ng
Au Bernabeu ce mercredi, De Bruyne, Bernardo Silva, Foden et Grealish se sont cassés les dents et ont vu leurs rêves se briser sur les gants de Courtois, comme Messi, Mbappé, Neymar, James, Azpilicueta, Ziyech avant eux. Le géant belge, souvent accusé d’avoir “le seum”, répartit aujourd’hui à tour de bras les cauchemars aux attaquants du continent.
Digne successeur de Paco Buyo, Iker Casillas et Keylor Navas dans les buts du Real Madrid, Courtois tutoie les sommets avec une telle aisance qu’il en vient même parfois à banaliser l’excellence. Sortir un penalty de Messi face à Paris et une main opposée face à Chelsea, pas de souci. Être quatre fois décisif face aux hommes de Guardiola ? Normal, c’est Courtois.
Si le trône de meilleur gardien du monde ne peut décemment lui être contesté, il lui reste cependant une couronne à soulever, la seule manquante à son palmarès : la Coupe aux Grandes Oreilles.
La finale de la Ligue des Champions sera donc une affiche identique à celles de 1981 et 2018, le troisième épisode de la trilogie Real Madrid – Liverpool. Si le premier opus s’était soldé par une victoire liverpuldienne (1-0) au Parc des Princes, stade où Di Stefano et Alonso avaient remporté la première Coupe d’Europe de l’histoire au prix déjà d’une fabuleuse remontada (4-3), le second volet avait tourné en faveur des madrilènes sur la pelouse du stade olympique de Kiev (3-1)
Le 28 mai, la Casa Blanca tentera de brandir son 14e trophée européen au Stade de France, là où Raúl et Casillas avaient remporté face à Valence (3-0) la 8e Ligue des Champions de l’histoire du club merengue il y a 14 ans. Les Reds tenteront quant à eux de décrocher un 7e trophée, mais aussi d’effacer le douloureux souvenir de cette finale marquée par les errements de Loris Karius, fossoyeur des espoirs de Liverpool. Mais pour cela, il faudra franchir le mur Thibaut Courtois.
Impérial devant sa ligne, magistral en un contre un, phénoménal à la relance, décisif match après match, sa capacité à se muer en 11e joueur de champ sera sans nul doute également l’une des clés de ce choc au sommet. Permettra-t-il encore une fois au Real Madrid de créer l’exploit ? Réponse à la fin du mois mais quoiqu’il en soit, et ce sera le MO de la Fin, Mané, Salah et Klopp sont prévenus : Thibaut Courtois est au sommet de son art et veut, après la Liga, être sacré Rey de Europa !
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photo de couverture : Facebook Thibaut Courtois