CARNET NOIR – AU REVOIR MONSIEUR BRUNO MARTINI (1962-2020)

Bruno Martini s’est éteint dans la nuit de lundi à mardi. Né le 25 janvier 1962 à Nevers, il avait 58 ans. Victime d’un arrêt cardio-respiratoire le 12 octobre dernier, l’ancien gardien de l’Équipe de France devenu par la suite entraineur des derniers remparts de la sélection s’en est allé. Il laisse derrière lui un immense vide au sein du football français et de la grande famille des gardiens.

Une carrière exemplaire

S’il signe professionnel à l’AJ Auxerre en 1981, c’est avec l’AS Nancy Lorraine qu’il jouera son premier match en pro. Prêté par le club de Guy Roux, il dispute 75 matchs en Lorraine avant de s’imposer comme titulaire à l’AJA, club qu’il ne quittera que 14 ans et 386 matchs plus tard, dont 29 en Coupe de l’UEFA, ancêtre de l’Europa League. Il y remporte la Coupe de France en 1994 et y inscrira les plus belles pages de sa légende.

Invaincu durant 892 minutes entre le 17 octobre 1987 et le 20 février 1988, il est appelé en Équipe de France Espoirs pour la phrase finale du Championnat d’Europe 1988, remportée par les Bleuets. Bruno Martini y joue une part prépondérante, réalisant une prestation d’exception en finale qui lui vaudra la note suprême dans le journal L’Équipe (10/10), fait d’arme rarissime au pays des portiers. Le début d’une longue histoire d’Amour entre Bruno et le maillot frappé du coq.

L’Équipe de France, l’histoire d’une vie

Bruno Martini rejoint l’équipe de France A dirigée par Michel Platini et participe à l’Euro 1992 après un parcours parfait en qualifications (100% de victoires). Malheureusement, opposée à la Suède, à l’Angleterre et au Danemark, repêché de dernière minute et futur vainqueur du tournoi, la France est éliminée dès le 1er tour de la compétition et voit son extraordinaire série de 19 victoires consécutives prendre fin.

Suppléé dans les buts de la sélection, Bruno Martini reste cependant 3e gardien des Bleus. Il accompagne Bernard Lama et Fabien Barthez à l’Euro 1996 en Angleterre, où il assiste impuissant à l’élimination des joueurs d’Aimé Jacquet en demi-finale aux tirs au but face à la République Tchèque. Il ne sera pas de l’épopée en 1998 mais international à 31 reprises, il se classe 9e dans la hiérarchie des portiers ayant le plus défendu les filets français.

Retraité des terrains en 1999, détenteur du Diplôme d’Entraineur Professionnel de Football (DEPF) et du Certificat de Formateur, Bruno Martini rejoint la fédération et y inscrit son nom en lettres d’or, mais cette fois en qualité d’entraîneur des gardiens français, un poste qu’il occupera jusqu’en 2010.

Champion d’Europe en 2000, vainqueur de la Coupe des Confédérations en 2001 et 2003, vice-champion du Monde 2006, il est également à l’origine du Certificat d’Entraineur de Gardien de But de haut niveau (CEGB) et de la méthodologie d’entrainement des portiers français. Un pas de géant pour le poste et le rôle d’entraineur spécifique qui, grâce à Bruno, gagne en reconnaissance au sein du staff technique. L’opinion et les idées du coach des gardiens sont ainsi de plus en plus valorisées par l’entraîneur principal. Un guide, un père, il nous aura montré la voie.

Montpellier, terre d’accueil

En 1995, Bruno quitte l’AJ Auxerre et part finir sa carrière à Montpellier où il disputera 121 matchs dont 2 demi-finales de Coupe de France et un 30e et dernier match de Coupe UEFA.

Recruté par le regretté Loulou Nicollin, il revient dans l’Hérault en 2014 et intègre le staff technique avant de se consacrer aux jeunes. C’est là qu’il officiait encore il y a quelques jours comme directeur adjoint du centre de formation avant de disputer un ultime combat, celui qui le mènera finalement au Panthéon des gardiens de but français auprès de ses glorieux aînés Pierre Chayriguès, Dominique Dropsy, René Vignal et tant d’autres. Guy Roux a déclaré que “s’il existe un Paradis, Bruno va y aller”, le match face à Yachine et Gordon Banks promet d’être sympa.

Reposez en Paix Monsieur Martini, le football français et ses gardiens ne vous oublierons pas.

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Toute l’équipe de Main Opposée présente à sa famille, ses amis et à ces clubs qu’il aura marqués de son empreinte ses plus sincères condoléances.

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PALMARÈS

En tant que joueur

En club, avec l’AJ Auxerre : 

• Vainqueur de la Coupe de France en 1994
• Vainqueur de la Coupe des Alpes en 1987

En équipe de France :

• 31 sélections entre 1987 et 1996
• Champion d’Europe Espoirs en 1988
• Vainqueur du Tournoi de France en 1988
• Vainqueur de la Coupe Kirin en 1994

En tant qu’entraîneur des gardiens de l’équipe de France

• Finaliste de la Coupe du Monde en 2006
• Vainqueur du Championnat d’Europe des Nations en 2000
• Vainqueur de la Coupe des Confédérations en 2001 et en 2003

Distinctions individuelles 

• Élu gardien européen de l’année en 1991
• Étoile d’Or France Football en 1987 et en 1991

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Photo de couverture : lequipe.fr

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