Le MO de la fin – PSG : Sergio Rico, Christ-Roi de Lisbonne ?

Après tant de galères et de déboires européens dans les buts parisiens, les dirigeants et supporters pensaient avoir enfin trouvé le portier qui les mèneraient jusqu’au Graal tant convoité : la Coupe aux Grandes Oreilles, objectif affiché du club de la capitale. Mais le football est capricieux et le dernier vainqueur de la Ligue des Champions encore en lice, Keylor Navas, a dû se résoudre à déclarer forfait suite à une blessure contractée lors du ¼ de finale disputé face à l’Atalanta, blessure qui l’a poussé à quitter ses partenaires avant le terme de la rencontre.

Face à l’absence de celui qu’ils voyaient comme un leader, un guide vers les sommets lui qui les a déjà tutoyés à trois reprises, les supporters parisiens ne savent plus à quel Saint se vouer. La rumeur court d’ailleurs que de fervents supporters Rouge-et-Bleu songeraient même à se rendre en pèlerinage à la Bonne-Mère pour y déposer un cierge… Bon, peut-être plus aux pieds du Christ-Roi de Lisbonne mais vous voyez l’idée, et même si chacun sait que les miracles existent – la qualification obtenue dans les arrêts de jeu grâce à Choupo-Moting en atteste – c’est bien à Sergio Rico que reviendra la charge de défendre les filets parisiens face au RB Leipzig, 3^e du championnat allemand, en demi-finale de la Ligue des Champions.

Des qualités indéniables malgré quelques imperfections 

Culminant à 1m95 (10cm de plus que son coéquipier costaricien), l’international espagnol n’excelle pas forcément dans le jeu aérien où il aime à boxer le ballon d’un seul poing, mais son envergure, associée à un placement de qualité, peut se révéler être une arme redoutable dans les duels qu’il pourrait être amené à disputer face aux lipsiens. Capable de rester sur ses appuis jusqu’au dernier moment, il n’est pas du genre à donner d’informations à son adversaire. Assez sobre dans ses relances, il l’est aussi dans ses arrêts puisqu’il a tendance à repousser le ballon dans les espaces libres plutôt que de risquer une prise de balle mal assurée qu’il pourrait relâcher dans les pieds de l’attaquant. Coucou Ederson.

La gestion de ses émotions dans un tel contexte et son manque de compétition peuvent interroger, tout comme le souvenir d’une prestation insuffisante en Ligue 1 face à Bordeaux, mais la Ligue des Champions a ce parfum d’Europe qui transcende les hommes, qu’ils soient joueurs ou portiers.

Une riche expérience européenne

Titulaire du glorieux Séville d’Unaï Emery que lors de la campagne européenne de 2014-2015, Rico est l’un des rares joueurs de l’effectif parisien à connaitre la sensation de soulever un trophée continental.

L’Europa League n’a pas la superbe de sa grande sœur me direz-vous, mais l’andalou en compte déjà deux à son palmarès (2015 & 2016) et peut se targuer d’être l’auteur de 14 clean sheet en 38 rencontres de Coupe d’Europe, Ligue des Champions et Ligue Europa confondues, tours de qualifications inclus. De quoi rassurer un peu les supporters parisiens qui auraient pu voir le jeune Marcin Bulka (20 ans) débuter si l’espagnol n’avait pas prolongé son prêt de deux mois pour disputer ce Final-8, pandémie oblige.

Un prêt qui pourrait bien payer

Il va sans dire que le natif de Séville ne possède pas le palmarès ni l’expérience de Keylor Navas, mais Sergio Rico n’est pour autant pas le dernier venu, et le choix de Leonardo de le recruter en prêt comme numéro 2 en cas de coup dur n’était pas forcément un hasard. On ne gagne pas à 11 mais à 23, charge à Rico de sortir de l’ombre sur la pelouse de l’Estadio da Luz et de démontrer que Léo ne s’est pas trompé en allant le chercher.

Christ sacrifié ou Roi couronné, seule compte la vérité du terrain et c’est à lui qu’appartiendra le MO de la fin, mais le portier espagnol a bien plus d’un tour dans son sac et nul doute qu’il saura sortir un lapin de son chapeau ce mardi, autrement dit sortir Gulacsi et ses amis de la Ligue des Champions, pour entrer de plain-pied dans la légende de ces gardiens qui ont fait, en bien, l’histoire du Paris Saint Germain.

Photo de couverture : Marca.com

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