MO BIO – Peter Schmeichel, “The Great Dane”

« The Great Dane ». C’est comme cela que l’on a surnommé Peter Schmeichel. Parce qu’il était danois, mais aussi parce qu’il était de cette race des grands gardiens. Le danois aura marqué durablement le football anglais, et l’Europe se souviendra de lui lors d’un fol Euro 92.

DE LONG DÉBUTS

Peter Schmeichel est né le 18 novembre 1963 à Søborggård, une commune de Gladsaxe au Danemark. En junior, il joua de 1972 à 1981 pour 3 clubs de se commune et atteindra l’équipe première en 81 dans le club de Gladsaxe-Hero. Il y restera 3 saisons.

Il jouera ensuite pour un autre club jusqu’en 1987, année de son passage en pro et son arrivée à Brøndby, un clubs de la banlieue de Copenhague. Il y restera de 87 à 91 et y connaitra une période faste en remportant 4 championnats en 5 saisons, dont un dès sa première année.

Le moment le plus intense avec le club danois fut ce parcours en C3 qui les emmena jusqu’en demi-finale, perdue face à la Roma. Pendant cette campagne européenne, Schmeichel réalisa pas moins de 6 clean sheets ! Ses performances furent remarquées et il terminera 10ème au classement de Meilleur gardien du monde 91 de l’IFFHS.

Brondby restera surtout pour lui « des années d’apprentissage, pour apprendre à jouer, et à être un professionnel. »

Ayant commencé sa carrière pro à 23 ans, il en avait donc 27 en 1991. Un âge pour certains peut-être déjà trop avancé pour envisager un gros transfert, mais le gardien danois n’a jamais douté : « Je savais qu’un gardien est dans la force de l’âge à 27 ans, donc je n’étais pas nerveux. J’ai toujours cru en mes capacités ».  L’avenir lui donnera raison.

L’EPOPEE MANCHESTER UNITED

En août 1991, le danois débarque à Manchester United. Une équipe dirigée depuis 86 par Sir Alex Ferguson mais qui n’est pas encore dans sa période dorée. Avec l’arrivée de Schmeichel, le club trouve son gardien titulaire, ultra-décisif dans les moments importants. Son passage au club a laissé un souvenir vivace aux des supporters mancuniens, qui est selon eux le meilleur gardien que le club n’est jamais eu. Et le terme n’est pas usurpé.

En huit ans au club, Schmeichel a gagné 14 trophées ! 5 Premier League, 3 FA Cup, 1 League Cup, 4 Charity Shield, 1 Supercoupe de l’UEFA et 1 Ligue des Champions, sans compter toutes les distinctions individuelles, que ce soit en Premier League ou en sélection.

Dans une équipe façonnée par Sir Alex et bourrée de jeunes talents issus du centre de formation qu’il faut encadrer, Schmeichel est une présence rassurante qui n’hésite pas à hurler sur sa défense pour sans cesse la replacer. Cela engendrera parfois des tensions avec certains coéquipiers sur le terrain, en particulier ceux au fort caractère comme Roy Keane, mais d’après ses coéquipiers et  autres observateurs, l’international danois était doué d’une vision de jeu excellente et sa capacité d’analyse était fulgurante.

De par son caractère, il fut un très bon organisateur de sa défense, annihilant un grand nombre d’occasions avant même qu’elle ne devienne dangereuse. Il était tout aussi imposant physiquement, avec son mètre 93 pour 98kg. Il avait une grande présence physique dans la cage tout en restant très vif et agile, le tout avec un bonne aisance balle au pied et de très bonnes relances. Peter Schmeichel était un gardien très complet avec une mentalité exemplaire, exigeant avec lui-même comme avec les autres.

RAPPELLE-TOI L’ÉTÉ 92

« The Great Dane » fut aussi le gardien de la sélection nationale danoise de 1987 à 2001. Avec 129 sélections, il en est encore aujourd’hui le joueur le plus capé !

Ses débuts se feront à l’Euro 88 en tant que numéro 2. Il prendra la place du numéro 1 en cours de compétition et restera titulaire jusqu’à sa retraite internationale en 2001. Malgré une présence à la Coupe du Monde 1986, une première depuis plus de 20 ans (!), les danois ne parviennent pas à se qualifier pour la Coupe du Monde 90 et l’Euro 92, mais un événement extraordinaire va changer à jamais l’histoire de la sélection danoise.  

La Yougoslavie, alors en guerre, est expulsée de la compétition en raison de sanctions internationales. A deux semaines du début de la compétition, le Danemark est finalement qualifié à leur place ! Les danois rentrent donc de vacances et jouent cette compétition sans pression, en n’ayant rien à perdre et tout à gagner. 

 Le Danemark sera le vainqueur surprise de cette compétition, le premier trophée de grande envergure pour le Danemark. Schmeichel sera décisif à de nombreuses reprises et son bilan fut de très bonne facture : 27 tirs repoussés sur 31 subis dont 7 rien qu’en finale, 2 clean sheet dont un en finale contre l’Allemagne et un tir au but repoussé face à Van Basten qui envoie les siens en finale !

DES ARRÊTS MARQUANTS

Nous l’avons vu, Schmeichel est un gardien extrêmement décisif et qui a fait gagner nombre de matchs par ses arrêts. Plusieurs de ces arrêts ont marqué les supporters mancuniens et tous les admirateurs du foot.

Un arrêt en particulier a été élu « arrêt de la décennie » par les fans :  face à Liverpool, il démontre sa rapidité d’exécution et sa capacité à se détendre loin et vite. Un arrêt que Schmeichel lui-même considère comme le plus beau de sa carrière en Premier League.

Mais celui dont il est plus fier est celui contre le Rapid Vienne en C1. Il sera qualifié d’un arrêt « à la Gordon Banks ». Pour Schmeichel « l’arrêt de Gordon Banks est le plus grand arrêt au monde, c’est donc un honneur d’y avoir été comparé ».

Mais de loin, l’arrêt le plus marquant, car c’est LA marque de fabrique de Peter Schmeichel, c’est le fameux arrêt « Star Jump » face à l’Inter Milan en quart de finale de C1.

Ce mouvement, issu du handball  et qu’il a importée dans le football, lui a permis de sauver de nombreux buts.  C’était, selon le danois « une manière efficace de faire l’arrêt. Si vous êtes sur la ligne de but et que quelqu’un tente de mettre une tête, vos chances de réagir pour aller là où va le ballon sont très minces. Avec cette technique, cela permet de couvrir le but autant que possible. »

Peter Schmeichel était un grand gardien et il a connu une grande carrière remplie de trophées. Il aura marqué l’histoire de Manchester United, mais sa plus grande fierté restera d’avoir vu son propre fils suivre ses pas, faire son chemin en Premier League et être couronné champion d’Angleterre. Et cela, en tant que père et en tant que gardien, on ne peut rêver mieux.

Photo de couverture : SkySports.com

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