Une équipe de guerriers et une marée bleue de supporters fous venus du Nord lointain. À l’Euro 2016, l’équipe d’Islande a grand ouvert son coeur à la scène internationale. Un dénouement miraculeux en poules grâce à un but de Traustason à la 94ème minute du troisième match contre l’Autriche (2-1), un huitième de finale dantesque contre l’Angleterre (2-1), puis un grand coup de balais contre la France (2-5). À l’Euro 2016, l’île des volcans a grand ouvert son coeur à la scène internationale, faisant briller ses qualités collectives, mais voyant ses défauts trop bien exploités par la France en quarts. Cette année, le vent islandais souffle encore, pour traverser l’Europe et attaquer la Russie cet été. Pour la première fois, l’Islande disputera la Coupe du Monde.
Brillants en qualifications, les hommes de Heimir Hallgrimsson ont glané la première place du groupe I de la zone Europe, devant la Croatie notamment (7 victoires, 1 nul, 2 défaites). L’Islande est donc toujours aussi dangereuse, et son parcours de qualifications laisse entendre que la Strakarmir Okkar a gagné en régularité. Placée dans l’un des groupes de la mort au mondial, l’Islande fait déjà comprendre à ses adversaires qu’ils devront se tenir plus que prêts au moment où les drakkars accosteront sur les côtes argentines, nigérianes et croates lors des matches du groupe D. Cette poule promet d’envoyer du spectacle, de l’intensité et du suspens. Dans ses buts, l’Islande se présente avec le même titulaire qu’en 2016.
Ne nous demandez pas comment se prononce la première lettre de son deuxième prénom, on va se concentrer sur le parcours atypique du bonhomme. Car dans un pays où le statut de footballeur professionnel n’existe pas pour les championnats nationaux, le géant islandais (1,93m) travaille dans l’audiovisuel pour gagner sa vie. Alors quand il évoluait KR Reykjavik jusqu’en 2014, le portier de la sélection nationale tournait des spots audiovisuel : Ikea, Coca Cola, c’est lui qui réalisait les pubs tv des grands marques mondiales pour le pays du feu et de la glace, avec comme apogée de sa carrière audiovisuelle, la réalisation du spot TV de l’Islande pour l’Eurovision 2012. On vous laisse apprécier et vous faire un avis.
C’est en 2014, à l’âge de 30 ans, qu’il devient footballeur professionnel à part entière, en signant au Sandnes Ulf en Norvège. Il dispute 56 matches pour sa première saison sur le continent, toutes compétitions confondues, après s’être chargé des clips vidéos de l’Islande pour IcelandAir lors de la campagne qualificative au mondial 2014, auquel les islandais n’avaient finalement pas participés. Halldórsson est transféré à Nimègue aux Pays Bas et à BodøGlimt en Norvège pour la saison 2015-2016, avant d’exploser au grand jour avec la sélection à l’Euro. Deuxième du groupe H devant le Portugal et l’Autriche, Halldórsson est un bâtisseur de cette première phase sans défaite de l’Islande, notamment contre le Portugal (1-1).
En huitièmes contre l’Angleterre, Halldórsson provoque un pénalty d’entrée de jeu sur Sterling, permettant à Rooney d’ouvrir le score (6eme), mais il se remet vite dans le sens de la marche et aide les siens à l’emporter 2-1. Malheureusement en quarts de finale, la magie n’opère plus et l’Islande se heurte à une équipe de France terriblement efficace au Stade de France (5-2). Dans un duel aérien, Halldórsson coûte même le dernier but français à son équipe, à cause d´une sortie aérienne mal exécutée devant Giroud. Mais l’histoire d’Halldórsson est déjà belle et une nouvelle page va s’en écrire en Russie.
Gardien des Rangers FC (NOR) depuis l’Euro, le Stanley Kubrick de l’Eurovision repart, d’attaque pour marquer l’histoire plus profondément. Une première coupe du monde à 34 ans avec le plus petit ayant jamais participé à la compétition (330 000 habitants), ça donne faim. Surtout quand ton équipe est déjà crainte par toutes les grosses bêtes du tournoi.
Excusez du peu mais après les histoires d’Halldórsson, on risque d’en avoir moins à raconter sur les doublures. Quoique! Si le titulaire islandais a connu une carrière dans l’audiovisuel, le numéro 2 Rúnar Rúnarsson partage le même nom qu’un réalisateur-producteur-scénariste… islandais. Alors n’allez pas les confondre parce que là, on ne va VRAIMENT pas s’en sortir! D’un point de vue footballistique, Rúnarsson évolue en Norvège à Nordsjaelland (oui, ce n’est pas votre jour avec les noms propres…). Il a été formé au club de la capitale islandaise, le KR Reyj… bref, comme Halldórsson, avant de partir en Norvège. Là-bas, le club fait du développement des jeunes une priorité, et Rúnarsson tire son épingle du jeu. Gardien remplaçant de 2014 à 2016, il a profité du départ de David Jensen à Utrecht (Pays-Bas) pour prendre la place de titulaire. Toutes compétitions confondues, il compte 45 matches avec Nordsjaelland depuis 2014 et 2 sélections avec l’Islande. Si Halldórsson prend sa retraite internationale après le mondial, la route est ouverte pour l’espoir national, ancien capitaine des U19 islandais.
Avec ses 198 centimètres d’altitude, Schram est l’un des deux joueurs de la sélection islandaise dont le nom ne termine pas par “-son”, avec l’attaquant Björn Bergmann. Comme la doublure Rúnarsson, il compte 2 sélections en A mais est moins apparu dans les équipes jeunes. Formé à Odense en Norvège, décidément un cocon et un pied à terre pour les gardiens islandais sur le continent, Schram est ensuite parti à Vestsjaelland pour 0 match joué entre 2014 et 2016, puis à Roskilde, toujours en Norvège, où il a disputé 55 matches toutes compétition confondues.
Si l’Islande s’est améliorée grâce à l’expérience des éliminatoires, nul doute que le vent du Nord soufflera violemment sur le mondial russe. Avec un titulaire qui a autant le cinéma dans le sang que les gants aux mains et deux minots de 23 ans en suppléants, l’Islande est parée d’un beau trio pour disputer la première Coupe du Monde de son histoire.
-Rédigé par Mathieu Fauri-
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Prénom : Hannes Þór
Nom : Halldórsson
Âge : 34 ans
Né le : 27 avril 1984, à Reykjavick (ISL)
Taille : 1m93
Poids : 87 kilos
Sélections : 38
Club : Randers FC (DAN)
Gants : Uhlsport Aerored Supergrip Finger Surround
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Argentine : l’Albiceleste dans le flou
Nigeria : Akpeyi, le nouvel Enyeama
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photo de couverture : Michael Kooren (Reuters)
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